Depuis lundi, notre entreprise GTOI vit une situation très difficile à cause du blocage des transporteurs, rejoints par les gérants de stations-service. Ils réclament une revalorisation de leurs tarifs et marges. Nous comprenons leurs revendications, elles sont légitimes (Photo : rb/www.imazpress.com)
Depuis le début de ce conflit, ce sont avant tout nos collègues, les salariés de GTOI, qui en subissent les conséquences. La direction a choisi de continuer à les payer malgré l’arrêt des chantiers. Nous saluons ce choix. Mais si la crise devait durer, elle envisage déjà le recours au chômage partiel. Pour nous, c’est impensable. Nos collègues n’ont aucune responsabilité dans ce conflit, ils n’ont pas à en payer le prix.
Il faut le dire clairement : cette situation est aussi le résultat d’une sous-traitance excessive voulue par notre direction. À force de dépendre de prestataires extérieurs, notre entreprise s’est mise en danger. Aujourd’hui, certains de ces transporteurs demandent une revalorisation de leurs tarifs, alors que leurs propres salariés sont mal payés et que les conventions collectives ne sont pas respectées. Chez nous, nos chauffeurs travaillent avec du matériel entretenu et perçoivent un salaire correct. La différence est flagrante.
Les représentants des transporteurs expliquent eux-mêmes que leurs tarifs doivent intégrer tous les coûts réels, y compris le salaire des chauffeurs, comme le prévoit le Comité National Routier (CNR). Si tel est le cas, alors nous espérons que leurs salariés seront enfin dignement rémunérés et que les conventions collectives soient respectées.
Car c’est bien ce non-respect qui ouvre la voie aux multinationales pour tirer la profession vers le bas, au détriment de tous.
Nous rappelons aussi que nous sommes en pleine Négociation Annuelle Obligatoire (NAO), et que la branche du BTP va bientôt ouvrir la sienne. Si les transporteurs obtiennent une revalorisation de leurs tarifs, il est évident que les salariés de GTOI doivent eux aussi être entendus. Ce sont eux qui, chaque jour, bâtissent les chantiers et font vivre l’entreprise. Ils ne peuvent pas être les grands oubliés.
Enfin, nous dénonçons un deux poids–deux mesures insupportable : quand ce sont les salariés du BTP ou d’autres secteurs qui se mettent en grève, huissiers et forces de l’ordre sont immédiatement mobilisés pour casser le mouvement. Mais face aux blocages actuels, rien ne se passe. Pourquoi cette différence ? Le droit de grève doit être respecté pour tous, sans intimidation ni discrimination.
Le syndicat CGTR GTOI reste mobilisé. Nous ne laisserons pas nos collègues être sacrifiés ou oubliés. Nous appelons la direction de GTOI, et plus largement l’ensemble des donneurs d’ordre, à prendre leurs responsabilités. Nous demandons que justice soit faite pour les travailleurs.
Le syndicat CGTR GTOI