Le jeudi 17 septembre, au Rectorat, je suis venue soutenir la mobilisation du personnel de l'Education nationale de l'Académie de la Réunion contre la réforme du collège. Pourquoi ? Je l'ai fait à double titre : en tant que maman de collégien, et en tant qu'élue responsable.
Primo, en tant que maman, je m’inquiète pour l’avenir de mes enfants au collège pour 4 raisons.
1/ Cette réforme est une réelle menace pour l’enseignement de plusieurs disciplines comme les langues anciennes (latin, grec).
2/ La suppression des classes bilangues constitue aussi une régression pour l’enseignement des langues étrangères comme l’allemand.
3/ L’enseignement des langues, ce n’est pas seulement l’apprentissage de l’écrit et du parlé. C’est une manière d’appréhender et de connaître les fondements des civilisations dès le plus jeune âge. Ça aide aussi à construire la citoyenneté du collégien qui apprend le mode de vie de ses contemporains européens. Malheureusement avec cette réforme, les générations futures risquent de se retrouver ainsi avec moins de bagages intellectuels que leurs aînés. C’est totalement inacceptable !
4/ A la Réunion, la lutte contre l’illettrisme est déclarée comme une priorité pour notre académie. Malheureusement, cette réforme dévastatrice tend à raboter les heures d’enseignement du français, sacrifiées sur l’autel de la soi-disant " interdisciplinarité ".
Secundo, j'étais présente devant le Rectorat en tant qu’élue, vice-présidente du Département, déléguée au collège et à l’Education pour dire non à cette réforme condamnée par tous.
1/ Même dans la propre famille politique de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, des voix s’élèvent pour s’opposer à cette réforme. A commencer par Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre de Hollande. Ou encore l’ancien ministre de Mitterrand, Jack Lang, qui regrette notamment la décapitation des classes européennes. Je le cite : " Ce n'est pas en décapitant le meilleur, les filières d'excellence, que l'on peut construire une école de l'égalité et de la démocratie ".
2/ La méthode utilisée par la ministre qui souhaite faire le forcing en instituant la réforme par décret est condamnable et anti-démocratique. Je signale que, jusqu’à preuve du contraire, la gauche est majoritaire à l’Assemblée nationale. Alors, pourquoi la ministre avait-elle peur de défendre sa réforme devant les députés ? Il y a anguille sous roche. C’est parce qu’elle connaît que cette réforme bancale ne tient pas la route.
3/ Je me demande d’ailleurs à quoi servent nos députés ? Ils sont inaudibles, incolores et inodores pour défendre l’avenir de notre jeunesse, face à des dangers aussi imminents que cette réforme, sans oublier la baisse vertigineuse des dotations de l’Etat auprès des collectivités. Etant dans la majorité, les députés de la Réunion sont complices de la casse généralisée qui s’opère sous nos yeux. Pire, certains d’entre eux et d’entre elles, se présentent aujourd’hui aux régionales alors qu’ils n’ont même pas accomplis leur devoir à l’Assemblée nationale.
Pour toutes ces raisons, je m’oppose fermement à cette réforme qualifiée par tous comme un " naufrage organisé " qui met en péril l’avenir de nos enfants.
Sabrina Ramin
Vice-présidente du département, déléguée au collège et à l’éducation
et l'avenir des enfants d'il y a 40 ans en arrière ! , et celle de 2015 , quel est le changement ?.