Les élus au sport de l’ANDES à La Réunion réunis ce mercredi 27 août 2025 alertent sur la suppression annoncée du Pass’Sport pour les 6 à 13 ans et la nouvelle baisse programmée de 17 % du budget du sport en 2026. Nous rappelons que le budget du sport ne représente plus que 0,14% du budget de l’Etat et que nous militons pour obtenir au moins comme la culture 1% de ce budget à l’horizon 2030. Nous demandons solennellement au Gouvernement de reconsidérer cette décision qui menace directement l’inclusion sociale des jeunes et l’équilibre du mouvement sportif. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
Un outil indispensable pour l’inclusion sociale des jeunes
Mis en place en 2021, le Pass’Sport a déjà permis à des milliers d’enfants réunionnais de rejoindre un club. Dans un territoire où plus de 36 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, ce dispositif a constitué un levier décisif : de 9 900 bénéficiaires en 2021, on est passé à 19 500 en 2024.
L’enquête que nous avons menée auprès des associations dans 8 communes sur 12500 jeunes de moins de 18 ans montre que près de 46 % des jeunes bénéficiaires de 6 à 13 ans ne reprendraient pas de licence sans le Pass’Sport. Cela représenterait une perte sèche de plus de 15 % des effectifs jeunes pour les clubs, comités et ligues de l’île.
Un soutien vital pour le tissu associatif
La disparition du dispositif fragiliserait durablement les associations sportives, notamment dans les quartiers prioritaires et les zones rurales. Moins de jeunes inscrits, ce sont des clubs en difficulté, des éducateurs sans emploi, des associations menacées.
Cette décision serait en totale contradiction avec les politiques publiques actuelles : 30 minutes d’activité quotidienne à l’école, 2 heures supplémentaires de sport au collège, mais disparition de l’aide au relais associatif pour les enfants les plus démunis.
Nous rappelons également que 30 % des médailles françaises aux JO de Paris 2024 ont été remportées par des ultramarins, dont la grande majorité a débuté dans un club local. Les derniers résultats des Jeux des Jeunes aux Seychelles montrent également tout l’intérêt de maintenir cette aide.
Un risque de décrochage social et sanitaire
Sans sport encadré, que feront ces jeunes ? Le risque est clair : abandon de l’activité physique, isolement, accroissement du temps d’écran et, pour certains, dérives sociales.
Or, une étude récente (Pluricité / CDES) démontre qu’un euro investi dans le sport équivaut à 13 euros d’économies sociales. Supprimer le Pass’Sport serait donc une vision à court terme, coûteuse pour la société à long terme.
Les élus demandent une réflexion interministérielle
Les élus au sport de l’ANDES à La Réunion plaident pour que la question soit portée au Parlement lors du Projet de Loi de Finances 2026. Le Pass’Sport doit être pensé non pas uniquement comme un budget du ministère des Sports, mais comme un outil transversal de prévention de la délinquance, d’éducation, de cohésion sociale et de santé publique.
Ils interpellent : « Comment organiser la Fête du sport le 14 septembre, alors que l’essentiel des jeunes bénéficiaires du Pass’Sport seront exclus de la suite de cette fête à savoir l’accueil dans les associations, que le Projet de Loi de Finance 2026 propose d’amputer à nouveau le budget du sport de 17% alors qu’il ne représente plus que 0,14 % du total des dépenses de l’Etat et que ce même PLF propose de diminuer de plus de 5 milliards d’euros le budget des collectivités locales».
Le Pass’Sport ne doit pas être supprimé, mais renforcé. C’est un investissement social, éducatif et territorial majeur.
Olivier Fort
Elus aux sports et aux associations de Petite-Île
Référent régional de l’ANDES
