Tribune libre de Juliana M'Doihoma

Présidentielle 2022 : "pour un sursaut républicain"

  • Publié le 13 avril 2022 à 13:24
  • Actualisé le 13 avril 2022 à 13:25

Au lendemain du 1er tour de l'élection présidentielle, je tiens tout d'abord à saluer celles et ceux qui se sont mobilisés malgré le contexte particulier de cette campagne électorale et qui ont choisi d'emblée la voie des urnes et de l'expression citoyenne. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

L’important taux d’abstention constaté au niveau communal comme au niveau régional demeure un indicateur à prendre en considération. Un travail de fond doit se généraliser sur tous les territoires pour réconcilier les citoyens avec la vie publique.

À Saint-Louis, le choix de 44,49% des votants en faveur du candidat Jean-Luc Mélanchon est le signe d’un vote contestataire qu’il convient d’analyser avec le bon prisme ; cela d’autant plus que la candidate Marine Le Pen recueille pour sa part 27,38% des suffrages exprimés.

Loin d’être propre à notre ville, cette tendance s’est retrouvée dans 21 communes réunionnaises et dans l’ensemble des territoires ultra-marins.

Je retiens, en termes d’enseignements à tirer des résultats de ce 1er tour outre-mer, l’impératif d’une prise en charge plus efficace des questions de pouvoir d’achat et de continuité de nos droits sous le prochain quinquennat. L’enjeu des spécificités de nos espaces ultramarins se pose également avec acuité.

Le résultat que nous obtenons sur le plan national et la qualification au second tour de Marine Le Pen invitent plus que jamais à la mobilisation citoyenne. Il y a là, de la part des électeurs, un message triste mais profond lié à une véritable colère face à l’absence de réponses suffisantes face aux problématiques du quotidien. Il est malheureux de voir que le discours des extrêmes a pu se faufiler insidieusement au détriment des idées qui illustrent les valeurs de notre pays. Le vote d’extrême droite reste avant tout un vote de colère et de rejet. Les exemples des pays européens ayant adhéré à ces idées nous montrent que leurs défenseurs avancent masqués et que la vraie nature de leurs objectifs n’est pas de rassembler le peuple sous des valeurs communes.

Ma génération a été marquée à 18 ans par le choc d’avril 2002 et par la mobilisation républicaine en faveur de Jacques Chirac.

20 ans après, il m’est toujours tout aussi impensable de laisser ces idées triompher et s’enraciner dans la gouvernance de notre pays. Elles illustrent un choix de société qui ne correspond pas aux valeurs fondatrices de notre République. Loin de toute banalisation, souvenons-nous au contraire que le programme de Mme Le Pen mènera au contraire à la division, au rejet et à la peur de l’autre...

Aussi, c’est en responsabilité que je participerai à l’indispensable front républicain contre la candidate aux idéaux nationalistes et anti-démocratiques.

Juliana M'Doihoma

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3 Commentaires
Cumularde
Cumularde
3 ans

J'aime bien les gens qui font la morale et qui oublient souvent de regarder chez soi.

SOMANKE
SOMANKE
3 ans

Je partage votre soucis de ne pas voir triompher des valeurs qui ne sont pas les nôtres et de mobiliser les citoyens pour qu'ils aillent aux urnes.Mais je ne supporte plus de vivre de sursaut en sursaut et je crois que l'heure est arrivée pour que la démocratie reprenne ses droits.Comment '- Le Pen est élue: le peuple est dans la rue avant les cent jours, envers et contre une classe politique dont l'autorité qui n'est que de façade (grandeur de représentation)- Macron est élu: le scénario sera identique, et sauf à faire appel à l'étranger (même l'armée lui a notifié sa défiance), il devra céder à la pression populaire,...à la Démocratie. La vraie question est:Contre qui le peuple devra-il se dresser''Nous n'avons pas à choisir un dirigeant, mais un opposant.À chacun de choisir

Missouk
Missouk
3 ans

Désolé Madame, mais le sursaut républicain, j'en ai soupé, c'est aussi celui qui a amené MACRON au pouvoir... Donc je ne voterai pas pour lui !