Mme Vanessa MIRANVILLE m'a écrit dans un mail récent (24 juin) que "c'est par la transparence, le dialogue et la concertation, que nous pourrons faire évoluer les projets favorables à tous les habitants de la Possession". J'agrée totalement cette position et j'espère que désormais cette transparence sera véritablement respectée même si nos positions respectives sur le sujet de la carrière des Lataniers venaient à s'opposer un jour.
Je tiens à rappeler que c'est déjà grâce à NOTRE COLLECTIF, et avant les élections municipales de 2014, que tous les arguments juridiques et environnementaux, avancés dans NOS courriers à la préfecture et lors de NOS mobilisations, portés par la SREPEN, ont payé avec la non-inscription du site au Schéma des carrières en 2014, la DEAL elle-même ayant pris en compte nos arguments et refusé que le site devienne un espace carrière inscrit au schéma!
Je rappelle également que nous avions mis beaucoup d’espoir dans l’équipe de Mme MRANVILLE. En effet, nous lui avons fait confiance, car elle était adhérente de notre association au moment de son élection. Nous comptions donc sur elle pour nous soutenir et s’opposer avec force et courage à nos côtés contre le projet de carrière.
Nous sommes des mères de famille, des sans emploi, des retraités, des chefs d’entreprises, des salariés, bref, des citoyens lambda, ENGAGES DANS UN COMBAT NOBLE ET JUSTE, POUR LA PRESERVATION DE LA SANTE DE NOS CONCITOYENS ET DE NOS ENFANTS ! Pour la préservation d'un site exceptionnel et riche d'Histoire sur notre commune!
NOUS N'AVONS AUCUN POSTE A Y GAGNER, AUCUN EURO, AUCUNE GLOIRE et nous y mettons pourtant toute notre énergie !
Dans son récent mail, Mme Vanessa MIRANVILLE m’indique qu’ " En tant que maire d’une commune de près de 32000 habitants, mon équipe et moi-même n’avons qu’une seule ligne directrice, l’intérêt général. Et dans l’intérêt de tous les Possessionnais, pour tout projet, il nous est nécessaire de tenir compte de tous les paramètres, tant conjoncturels que structurels. "
Je comprends aisément que l’intérêt général doit primer. Mais l’intérêt général doit se penser sur le long terme.
Or, les effets négatifs de l’exploitation d’une carrière seront des effets à long terme, parfois irréversibles :
- destruction d'un paysage de ravine si caractéristique de l'ouest réunionnais et de son histoire, de sa faune et de sa flore, classé ZNIEFF, Espace de continuité écologique, Espace Boisé classé, Espace remarquable du littoral etc.
- détérioration de la santé de nos enfants,
- dévaluation des biens immobiliers des riverains qui ont parfois travaillé toute leur vie pour cela (!) etc.
Par ailleurs, je souhaiterais réagir aux propos de Madame Vanessa MIRANVILLE retranscrits dans la presse ces dernières semaines :
Dans la presse du 19 juin dernier, Mme MIRANVILLE indiquait que notre Collectif lui avait demandé de retarder les choses au maximum pour arriver à la fin du chantier de la NRL. Elle précisait que si elle le faisait, tôt ou tard le préfet prendrait de toute façon un PIG, voire une DUP afin que la carrière se fasse tout de même.
Mais l’arrêté modificatif du Schéma Départemental des carrières (SDC) n’a pas été suspendu.
Or, cet arrêté préfectoral du 26 août 2014 recense 4 nouveaux sites de roches massives :
- PLATEAU DE l’ERMITAGE à SAINT PAUL en roches massives pour 5,5 Mm3;
- RAVINE DU TROU (Bois Blanc) à SAINT LEU en roches massives pour 3,9 M m3;
- BELLEVUE à SAINT PAUL en roches massives pour 4 M m3 ;
- DIORE à SAINT ANDRE en roches massives pour 4 M m3.
Cela fait un volume total de roches massives potentielles uniquement dédiées au projet de NRL de 17,4 millions de m3 !
CE VOLUME DEPASSE DE LOIN LES BESOINS DE LA NRL EN ENROCHEMENT ! Et il faut y ajouter le potentiel des andains sur les terres agricoles estimé à plus de 5 Mm3 !
Comment pourrait-on alors justifier l’ouverture d’une nouvelle carrière sur les Lataniers ?
De même, la qualification d’un projet en PIG (projet d’intérêt général) requiert des conditions particulières. Entre autres, il faut démontrer l’UTILITE PUBLIQUE de ce projet et donc appliquer la théorie du bilan : " intérêt/inconvénients".
Où serait l’utilité publique d’une carrière sur la Ravine des Lataniers, où serait son intérêt, quand les besoins de la NRL sont déjà satisfaits par les sites inscrits au SDC et les andains ?
Il n’est donc pas du tout acquis que le PIG sera prononcé et s’il l’est, il sera fragile juridiquement et vous pouvez compter sur nous pour l’attaquer en justice !
Mme Miranville, toujours dans la presse du 19 juin dernier, précise que si elle suit nos recommandations et parvient à retarder l’échéance d’exploitation de la carrière mais que le chantier de la NRL n’est pas terminé d’ici là, en 2020, il y aura 500 nouveaux logements dans la ZAC Cœur de Ville, juste à proximité du site qui se trouveraient directement impactés.
C’est oublier que la Région s’est déjà exprimée publiquement en disant que l’exploitation des Lataniers n’est désormais envisagée que pour la fin du chantier.
De même, au vu des délais administratifs de procédure, les carriers intéressés (GTOI et NGE GUINTOLI) n’envisageraient pas une exploitation avant 2 ans et pour une durée d’exploitation d’au minimum 3 ans.
CELA NOUS RAMENE DONC DANS TOUS LES CAS A 2020 !
CES 500 NOUVEAUX FOYERS SERONT DONC DE TOUTE FAÇON IMPACTES SI ON NE FAIT RIEN !
C’est pour cela que nous demandons à la municipalité en place de mettre en œuvre tous les moyens d’action dont elle dispose pour s’opposer à l’exploitation de la carrière des Lataniers.
D’autant plus qu’au-delà des riverains directs et de ces 500 nouveaux foyers à venir, avec le vent et la topographie des lieux, ce sont des milliers de Possessionnais, jusqu’à des kilomètres alentour qui seront impactés par la pollution, les poussières (dont silice cristalline) et même le bruit !
Faut-il rappeler qu’en plus des centaines de camions journaliers de cette carrière, nous subirons déjà les centaines de camions venant des autres carrières de toute l’île ? Faut-il rappeler également l’augmentation des maladies respiratoires déjà constatée à la Possession, plus particulièrement chez les enfants, en raison de la circulation déjà dense sur la RN1 et des zones industrielles proches ?
NOS ENFANTS SERONT DIRECTEMENT TOUCHES ! Rappelons que l’Ecole primaire EVARISTE DE PARNY se trouve à seulement 50m du lieu (lit de ravine) où il est prévu de faire passer des centaines de camions par jour !
La crèche " L’Île aux enfants " et l’école maternelle Raymond Mondon se trouvent quant à elles à moins d’un kilomètre du site. C’est INACCEPTABLE !
Faut-il rappeler que même des médecins ont lancé une pétition sur le site AVAAZ contre le projet de carrière de Bois Blanc, compte tenu des impacts négatifs d’une telle exploitation sur la santé humaine ?
Or la zone de la Ravine des Lataniers est beaucoup plus urbanisée que celle de Bois Blanc, donc les conséquences néfastes pour la santé n’en seront que plus catastrophiques !
Enfin, rappelons que pour ces nouveaux logements " Cœur de Ville ", la mairie a signé la Charte EcoQuartiers.
Que dirait l’autorité en charge de la délivrance de ce label si elle apprenait l’avis favorable du Conseil Municipal sur la réouverture d'une carrière de roches massives sur un site classé ZNIEFF, Espace de continuité écologique, Espace boisé classé etc. en bordure Nord de ce " Cœur de Ville ", en contravention de la Charte des EcoQuartiers et notamment de son engagement n°20 ?
Toujours dans la presse du 19 juin 2015 Madame Miranville indique que la Région s’est engagée à financer un certain nombre de projets sur la Possession contre le seul engagement de la commune de faire exploiter la carrière et que tous ces projets seraient remis en cause si elle ne donnait pas son aval pour la carrière en vertu d’une convention signée avec la Région en 2013.
Il est assez étrange de constater une telle implication de la Région dans la recherche de matériaux " à tout prix ", alors que Monsieur Fournel lui-même ne cesse de répéter qu’il est de "la responsabilité des entreprises de s’approvisionner et de fournir les matériaux" (Cf presse du 9 décembre 2014 notamment).
Outre cet aspect, nous nous interrogeons sérieusement de la légalité d’une telle convention comportant un DESEQUILIBRE SIGNIFICATIF entre les droits et obligations des parties signataires.
Le service juridique de la mairie s’est-il penché sur la question ?
Une règle jurisprudentielle du droit administratif énonce l’interdiction des clauses par lesquelles les collectivités locales s’engagent sur leurs pouvoirs de décision. Ne serait-ce pourtant pas le cas ?
De même l’article L1111-4 du Code général des collectivités territoriales énonce que " Les décisions prises par les collectivités territoriales d'accorder ou de refuser une aide financière à une autre collectivité territoriale ne peuvent avoir pour effet l'établissement ou l'exercice d'une tutelle, SOUS QUELQUE FORME QUE CE SOIT, sur celle-ci. "
Que doit-on en conclure compte tenu de la situation financière actuelle de la commune et du déséquilibre évident que cette convention instaure?
Et ce n’est là qu’une petite partie des arguments juridiques applicables.
Mme Vanessa MIRANVILLE s’interroge (presse du 19 juin 2015) sur la position des Possessionnais DANS LEUR ENSEMBLE sur la carrière des Lataniers et dit réfléchir à la mise en place d’un sondage officiel avec un institut qui mettrait en balance, d’un côté, l’aménagement du front de mer, le cœur de ville, avec exploitation de la carrière, et de l’autre, pas de carrière mais aucun autre projet.
Quel est l’intérêt d’une telle déclaration, d’un tel sondage, aussi catégorique et simpliste, si ce n’est la volonté de faire s’opposer les possessionnais entre eux ? Diviser pour mieux régner ?
Faut-il rappeler qu’il y a plus de 30.000 possessionnais répartis sur plus de 118 km² ?!
Quel est l’intérêt d’un tel sondage à ce stade ? Le site n’est pas inscrit au schéma des carrières et aucune demande d’exploitation en bonne et due forme n’a encore été déposée en Préfecture pour une bonne raison, la non maîtrise foncière et d’autres obstacles juridiques.
Du coup, comment pourrait-on envisager d’appeler les possessionnais à se prononcer aujourd’hui sur un hypothétique projet, sans en avoir les chiffres concrets, ni l’étude d’impact, ni l’avis de l’autorité environnementale etc.
Bref, sans en connaître les conséquences réelles notamment pour la santé, et l’environnement?
UN TEL SONDAGE SERAIT DONC TOTALEMENT PREMATURE ET NE REMPLACERA JAMAIS UNE VRAIE ENQUETE PUBLIQUE, comme celle qui s’est déroulée à Bois Blanc et lors de laquelle le grand public a pu découvrir l’énormité des risques et conséquences avérées!
En effet, tant la procédure de PIG que celle d’autorisation de carrière prévoient une enquête publique, digne de ce nom !
Ces enquêtes publiques, officielles, sont les seules à pourvoir fournir au public les éléments concrets et, en principe, complets du dossier ; les seules susceptibles de leur permettre de se prononcer en toute connaissance de cause!
Non vraiment, un tel sondage à ce stade serait basé sur de pures hypothèses, sans les avis éclairés des commissions et spécialistes scientifiques consultés dans les procédures officielles en la matière.
CE SONDAGE NE FERAIT DONC QUE DIVISER INUTILEMENT LES POSSESSIONNAIS, sur un dossier encore incomplet et surtout incertain ; PIRE, il pourrait même induire en erreur les Possessionnais avant les véritables enquêtes publiques officielles.
Enfin, Mme MIRANVILLE nous a indiqué par mail qu’elle regrette de constater que " toute nouvelle idée ou avancée est souvent prise comme une décision ferme et définitive, alors qu’aucune décision concertée n’a été encore partagée. "
Nous nous réjouissons donc qu’aucune décision de " feu vert " à la carrière n’ait été prise par la municipalité à ce jour. Et même mieux, qu’elle se déclare dans une " position qui consiste à tout faire pour ne pas faire une carrière ".
Nous nous réjouissons également que cette équipe municipale tente actuellement de trouver des solutions alternatives comme celle similaire aux andains agricoles qui consisterait simplement à dégager des roches sur le site, sans exploitation de carrière, sans tir de mines et avec moins de rotations de camions.
Nous apprécions enfin le fait que Madame le Maire dit vouloir renforcer et préciser les études environnementales.
Toutefois, notre Collectif restera extrêmement vigilant et continuera ses actions dans la ligne stricte de son objet social statutaire qui est de s’opposer par tous moyens à l’exploitation d’une carrière sur le site de la Ravine des Lataniers.
Dans l’espoir que le dialogue et la concertation que nous continuerons à avoir avec la mairie nous permettra, ensemble, de sauvegarder la santé de nos enfants et l’authenticité de nos paysages et de notre patrimoine historique.
Stéphanie Gigan
Présidente du Collectif pour la Protection de la Grande et de la Petite Ravines des Lataniers
(Association Loi 1901)
Contact : lataniers974@gmail.com
C possible d avoir un resume du texte ? C trop long !!
Merci mme Gigan pour ce cozé. Y faut continuer à défendre sans faiblir parce que c'est de l'avenir de nos marmay dont on parle. Je suis déçu de mme Miranville. Je pensais que c'était une personne de parole. Elle est comme tout les autres chargeur d'lo. Au moins le vieux Roland il marchait droit. Ça fait mal de voir ça.
tous ces projets de carrière sont plus inacceptables les uns que les autres. On comprend pourquoi certains ingénieurs embauchés sur le projet hésitent à démissionner. Il faut trouver une alternative à cette NLR. Yes we can! Yes you can!!!
Juste de la cohérence !
Madame la Maire, je vous rejoins parfaitement. Lors de l'entre-deux tours des municipales 2014 vous nous aviez promis la NRL, Vous nous aviez dit que vous étiez pour cette route qui permettra à la Possession de respirer lorsque cette route sera livrée.
On ne peut pas faire d'omelette sans casser des oeufs. Il faut bien prendre des roches quelques part. Notre île est un tas de roche, il serait totalement ridicule d'aller en prendre à Madagascar.
Madame la Maire, je n'ai point voté pour vos candidats aux départementales car votre position était flou concernant la NRL, sachez qu'aujourd'hui vous avez tout mon soutien !
Vive Réunion en Action, mouvement ou parti au quel je vais bientôt adhéré.
zot i parle carrière!
mai kossa L'adzoint CE et lotre DF i en pense ?
zot i habite dans lo coin ! mi pense qué zot i serche plitot défende zot coin !
déza ses 2 personne la i commence marqur zot distance ! mai zot i conné zot i ose pa ouvre la bousse tension i mète a zot dehors ou bien i dégrade a zot !
moin mi di vive la carriere si Lataniers
Un vrai débat citoyen !
On parle enfin de la dévaluation des biens immobiliers ! Un argument maquillé par quelques atouts ecolos du site...