Hier soir, en tant que rapporteur spécial sur la mission “Outre-mer” du projet de loi de finances pour 2026, aux côtés de mon collègue Georges Patient, nous avons alerté sur la forte dégradation des moyens alloués à nos territoires (Photo d'illustration Sly/www.imazpress.com)
Pour 2026, les crédits de la mission “Outre-mer” s’élèvent à 2,91 milliards d’euros en autorisations d’engagement et 2,83 milliards d’euros en crédits de paiement, soit une baisse de 5,4 % en CP et de plus de 21 % en AE par rapport à la loi de finances pour 2025.
Cette diminution provient principalement du programme 138, qui porte les compensations d’exonérations sociales spécifiques aux outre-mer, dites exonérations LODEOM.
Or, ce dispositif est essentiel à la vitalité économique et à la préservation de l’emploi local. Sa réforme constitue une véritable bombe sociale à retardement : dans des territoires déjà fragilisés par la vie chère, les catastrophes naturelles et la crise économique, une hausse du coût du travail serait tout simplement insoutenable.
Les crédits consacrés au logement social et à la continuité territoriale stagnent également, alors même que les objectifs de la loi de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer sont loin d’être atteints : seuls 61 % des 150 000 logements prévus d’ici 2027 ont été construits.
Enfin, l’effort global de l’État, toutes missions confondues, en faveur des outre-mer s’élève à 21,9 milliards d’euros en crédits de paiement, soit une baisse de 7 % par rapport à 2025.
Cette évolution traduit un désengagement préoccupant de l’État à l’égard de nos territoires, alors qu’ils devraient bénéficier d’un accompagnement renforcé face aux crises sociales, économiques et environnementales.
Face à cette situation, j’ai refusé d’approuver les crédits de la mission “Outre-mer” en commission des finances au Sénat, considérant qu’ils traduisent un désengagement inquiétant de l’État et qu’ils tournent le dos aux principes de rattrapage et d’égalité réelle qui devraient guider l’action publique.
