Les députés ont tiré la sonnette d’alarme en juillet 2025 : les prisons ultramarines traversent une crise sans précédent. Surpopulation record, conditions de détention indignes et manque chronique de moyens humains et matériels placent les établissements au bord de la rupture. À La Réunion comme ailleurs, les syndicats dénoncent un système “à saturation permanente”. À quand une véritable prise de conscience alors que la lutte contre le narcotrafic s'intensifie ? (Photo RB/imazpress.com)
Les chiffres communiqués par le ministère de la Justice révèlent une situation inédite dans l’histoire carcérale française. Au 1er juin 2025, la France comptait 84.447 personnes incarcérées, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré. Avec seulement 62.566 places opérationnelles, le taux d’occupation moyen atteint 135 %, et grimpe jusqu’à 165 % dans les établissements accueillant des condamnés à de courtes peines.
Dans des dizaines de prisons ce chiffre monte à 200% selon l'Observatoire international des prisons section française. 5.500 personnes dorment sur des matelas au sol selon des chiffres de septembre 2025 sur l'ensemble du territoire français.
- Déséquilibre structurel entre capacités d’accueil et flux d’incarcération -
La densité carcérale, déjà qualifiée d’endémique depuis plusieurs années, illustre un déséquilibre structurel entre les capacités d’accueil et les flux d’incarcération. Près d’un tiers des personnes détenues purgent une peine inférieure à un an. Pour les syndicats pénitentiaires, la situation est désormais "hors de contrôle" dans certaines maisons d’arrêt de l'Hexagone.
La situation est encore plus alarmante dans les outre-mer, où 6.728 personnes sont détenues pour 4.573 places, soit une densité moyenne de 147,1 %.
Certains établissements atteignent des records de saturation : la maison d’arrêt de Majicavo à Mayotte affiche 271 % d’occupation, celle de Rémire-Montjoly en Guyane 224 %, celle de Ducos en Martinique 191 %, et la maison d’arrêt de Baie-Mahault en Guadeloupe 200 %.
Les députés alertent sur les conséquences humaines et sécuritaires de cette surpopulation : "conditions de détention gravement dégradées, atteinte à la dignité, tension et violences accrues", écrivent-ils. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) et la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) appellent à instaurer un dispositif contraignant de régulation carcérale.
- À La Réunion, une situation critique -
Sur l’île, les établissements pénitentiaires dépassent eux aussi largement leurs capacités. Le centre pénitentiaire de Domenjod, à Saint-Denis, abrite 930 détenus pour 576 places, soit une densité de 232%.
À la maison d’arrêt de Saint-Pierre, 149 personnes sont incarcérées pour 109 places (131 %), tandis que le quartier femmes du centre pénitentiaire de Saint-Denis compte 67 détenues pour 28 places soit 5 ou 6 détenues par cellule. "Les femmes passent la journée assise sur leur lit. Elles y dorment, elles y mangent et lorsqu'elles doivent aller aux toilettes ou prendre une douche elles doivent enjamber leurs co-détenues. L'hygiène est catastrophique" témoigne une surveillante.
Cette saturation chronique entraîne des conditions de vie dégradées, avec des cellules surpeuplées et des détenus dormant parfois sur des matelas à même le sol. Les syndicats locaux dénoncent un manque d’effectifs pénitentiaires et un épuisement généralisé du personnel.
D'autant qu'avec les enquêtes qui se succèdent pour lutter contre le narcotrafic, les placements en détention provisoire s'enchaînent au sein des maisons d'arrêt du département. Sauf que personne n'avait anticipé le phénomène des entrées incessantes de stupéfiants nullement découragées par les condamnations sévères prononcées par le tribunal correctionnel.
"Les établissements de La Réunion fonctionnent en tension permanente. Chaque transfert, chaque nouvel arrivant crée un déséquilibre”", confie un représentant syndical. La situation réunionnaise, loin d’être isolée, reflète celle des autres territoires ultramarins : sur-occupation, promiscuité et atteinte à la dignité des détenus.
- Un éloignement qui fragilise la réinsertion -
Les parlementaires insistent également sur la situation particulière des détenus ultramarins transférés vers la métropole, éloignés de leurs familles pour désengorger les prisons locales. Cet éloignement, conjugué aux coûts élevés des déplacements, rompt les liens familiaux et complique la réinsertion. "Le lien avec la famille, essentiel à l’équilibre psychologique et à la préparation de la sortie, se trouve affaibli, voire rompu", rappellent-ils.
Les associations de soutien aux détenus dénoncent un double isolement : géographique et social. La coupure avec le milieu familial compromet la continuité des parcours de réinsertion et accroît les risques de récidive.
- Un appel à des réformes structurelles -
Les députés appellent à des mesures concrètes : développement de dispositifs de maintien des liens familiaux à distance, accompagnement renforcé des détenus transférés et mise en place de programmes de réinsertion prenant en compte les spécificités culturelles et géographiques de chaque territoire.
Pour l’heure, aucune réponse officielle n’a été donnée à ces alertes répétées. Mais les parlementaires préviennent : sans réforme profonde, la crise carcérale ultramarine risque de devenir "une faute durable de la République".
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Peut être rétablir tout simplement la peine de mort 😇 pour désengorger les prisons
Structurellement deux établissements doivent être construits à la réunion. Y a t il le financement ? Non. Orienter les mises sous écrou ou bracelets? De vraies décisions ne sont pas prises ! Politique de gauche évidemment
la politique de droite méne au chaos.un autre monde etait possible maintenant c est trop tard,sauve qui peut,viva la révolucion! le modele carcerale français est un echec ,pendant ce temps le pays bas ferme ses prisons et oui réinsertion ,education ....
De quelle politique de droite parlez-vous ?
La police qui arrête des délinquants que la justice remet en liberté par complaisance ?
Il faudra laisser des places libres.