Le remaniement ministériel du gouvernement d'Emmanuel Macron est, une fois de plus, un exemple flagrant de l'indifférence du gouvernement envers les territoires ultramarins qui font pourtant face à des enjeux majeurs. Une fois de plus, nous sommes victimes de l'absence de considération de la part du Président de la République.
Il est alarmant de constater que les Outre-mer semblent être considérés par le Gouvernement comme une simple variable d'ajustement, abandonnés et sacrifiés sur l'autel de l'indifférence politique.
Nous arrivons aujourd'hui au terme des 100 jours, durant lesquels le Président avait promis d'apaiser la situation sociale en France mais il est évident qu'il est toujours en décalage avec les préoccupations de la majorité de la population.
Les 72 mesures proposées par le comité interministériel, loin de répondre aux problématiques structurelles de territoires, témoignent de l'absence de volonté du Gouvernement à s'attaquer réellement aux causes des maux qui touchent les territoires ultramarins, marqués par les inégalités et les crises sociales.
Depuis 2017, nous assistons à une succession de mesures isolées, d'assises et de réflexions sans véritable politique de rattrapage dans les Outre-mer. Les crises du logement, le coût de la vie, la réforme de l'octroi de mer, entre autres, nécessitent une action concertée de l'État et des collectivités locales dans la lutte contre les inégalités.
Le gouvernement continue de proposer des ajustements minimes qui ne répondent pas à l'ampleur des défis réels des Outre-mer.
Nous déplorons également l'abandon délibéré par Emmanuel Macron de la loi "égalité réelle Outre-mer" promulguée en février 2017. Cette loi, portée par notre première fédérale Ericka BAREIGTS alors Ministre des Outre-mer, était déterminante pour la mise en place d'une politique concertée entre l'État et les collectivités locales sur 20 ans pour effacer les inégalités qui touchent les 2,6 millions de Français qui vivent dans les territoires ultramarins.
Par ailleurs, nous observons avec inquiétude les nominations au sein du gouvernement qui ne semblent pas refléter une réelle prise en compte des enjeux. Il convient de citer Yaël Braun-Pivet, Jean-François Carenco et Philippe Vigier qui se sont vus offrir le poste de Ministre des Outre-mer alors que cela ne correspondait ni à leurs compétences, ni à leurs aspirations. Renforçant ainsi l'image d'un gouvernement incapable de prendre les bonnes décisions constamment en décalage avec les enjeux sociaux des Outre-mer. Ces personnalités ont été placées à ces responsabilités en fonction de calculs politiques parisiens et d'équilibres de coalition, plutôt que d'être nommées pour leurs expertises et leur capacité à agir en faveur de nos concitoyens ultramarins.
Enfin, l'allocution présidentielle depuis la Nouvelle Calédonie a été une nouvelle illustration du peu de considération pour les populations ultramarines. Certes, la situation néo-calédonienne a bien été évoquée, avec une promesse de travailler à une solution conciliant les positions. opposées localement. Mais elle a été surtout l'occasion d'un nouvel aveu du Président : celui-ci dévoile que sa vision de l'utilité des outre-mer français, en se répétant à plusieurs reprise, est d'être les projections de la France dans des espaces lointains, lui permettant de jouer un rôle qu'elle n'aurait plus si ses frontières se limitaient à son contour hexagonal européen. Et de souligner tout l'intérêt militaire d'une telle situation en passant sous silence les difficultés et aspirations des millions de Français qui y vivent.
Il est temps de prendre des mesures concrètes et pérennes pour répondre aux besoins des Outre-mer et de l'île de La Réunion en particulier. Il est temps de placer l'intérêt général au cœur des politiques publiques et de respecter les engagements envers tous les territoires de la République. Il est temps que le gouvernement prenne réellement en compte les spécificités et les attentes légitimes des territoires ultramarins pour engager des actions concrètes et offrir de meilleures perspectives à nos concitoyens.
Le Parti Socialiste de La Réunion appelle une nouvelle fois le Président et son gouvernement à changer de méthode et d'approche vis-à-vis des territoires ultramarins. Ensemble, nous pouvons construire un meilleur avenir pour tous.
La fédération socialiste de La Réunion
Bon, on me va pas se mentir, l'outre-mer, enfin les 12 terres disséminées sur la planète Terre, n'a jamais eu la même attention ni considération pour la France ancienne ou moderne... celle d'aujourd'hui, enfin depuis 2017 et même avant (2002, 2012, etc.)!!!
Mais qu'en est-il de l'entente (partage de la vision... ce qui serait nécessaire ici...) dans le paysage politique locale depuis les années 1960, puis 1980, 1990...et en 2020...2022-23?
Nous ne sommes pas foutus de savoir ce que nous voulons profondément...la Corse le sait depuis 1982...la Nouvelle-Calédonie depuis le milieu du XXéme siècle(Jean-Marie Tjibaou a été assassiné le 4 mai 1989 à Ouvéa..., la France a utilisé des lance-flammes sur ses propres ressortissants en temps de paix!!!???), les Antilles pareil! Donc, reconnaissons d'abord nos faiblesses intra-muros avant de songer à émettre un zeste de critique au niveau national, transnational voir mondial et y compris dans notre environnement immédiat : Afrique du Sud, Madagascar, Mozambique, etc. . Grandissons-nous d'abord pour enfin avancer une bonne fois pour toutes!