Depuis plusieurs années, le PCR est en crise, comme les autres partis d'ailleurs. Les problèmes à l'intérieur d'un parti relèvent de la vie en groupe, c'est normal. Mais la remise en cause des valeurs prônées par une organisation politique est le pire danger que font courir leurs auteurs à celle-ci. Et dans cette dernière période, la direction même du Parti "Communiste" met en péril son organisation.
Un exemple parmi tant d'autres : la diffusion à Saint-Louis d'un tract intitulé "Pour ne pas tromper les Saint-Louisiens et les Rivièrois". La méthode utilisée laisse un sentiment de profond malaise pour ceux qui ont connu la période des fraudes, des manœuvres électorales et des coups tordus, avec la droite ultra sous l'ère Debré.
Premier sentiment de malaise : les auteurs du tract laissent entendre que c'est Piot lui-même qui aurait fait distribuer ce torchon. Ils écrivent :
"Jean Piot, dans un tract diffusé sur toute la commune explique pourquoi il n'est pas candidat du P.C.R..."Parce qu'il ne l'a pas voulu ", dit-il et en apporte les preuves."
La pire des maladresses est de tenter de faire croire que Jean Piot parlerait de lui à la troisième personne. C'est gros doigt !
Deuxième sentiment de malaise : ces mêmes auteurs révèlent le contenu de textos échangés entre Claude Hoarau et Jean Piot. Je n'ose pas imaginer que Jean Piot se soit permis de rendre public ces échanges privés, ni même osé demander à Claude Hoarau l'autorisation de le faire. Ceci dit, le contenu illustre l'honnêteté du docteur Piot :
"1) Texto de Jean Piot à Claude Hoarau du Dimanche 26 janvier 2014.
"Claude, après concertation, discussions... ces dernières 24h, je t'annonce que je ne signerai pas le protocole proposé par le Parti car il ne m'apparaît pas être en phase avec les aspirations de nos concitoyens"
Normal pour ceux qui ont lu ce protocole proposé où il est écrit texto que Fabrice Hoarau est sur la liste pour être maire de la commune pas encore créée de La Rivière. Comme si les habitants de La Rivière n'auraient pas leur mot à dire !!!
"2) Un peu plus tard, nouveau texto de Jean Piot à Claude Hoarau :
"Nos routes : celle du Parti et la votre d'un côté, la mienne de l'autre, se séparent après tant d'années, avec un sentiment de tristesse de ma part."
Saluons l'honnêteté de Jean Piot qui révèle sa tristesse de voir l'aveuglement de Claude Hoarau et les couleuvres avalées par le Parti.
Reste une hypothèse : que... Claude Hoarau ait demandé à Jean Piot s'il pouvait utiliser publiquement ces échanges privés. Qui peut croire à ça ? Cela signifierait surtout que l'auteur de cette manœuvre serait identifié !
A l'époque où j'étais, pendant des décennies, un militant passionné du Parti, les camarades responsables répugnaient à s'engager par écrit, surtout pour des raisons de confidentialité justifiées par le climat de répression qui prévalait. Alors, la parole donnée était sacrée. Et encore plus, les échanges privées ne pouvaient en aucun cas être rendus publics.
Le monde a changé semble-t-il. Aujourd'hui, les méthodes les plus scandaleuses seraient normales selon l'adage "la fin justifie les moyens". Tout ça pour tenter de donner à son fils un hochet.
Troisième sentiment de malaise : le silence coupable des camarades respectables de la direction du Parti. En effet, qu'en pensent Elie Hoarau, Ary, et les autres ?
Je suis triste. Je n'interpelle pas ici Paul Vergès, qui doit être préoccupé par cette descente aux enfers du parti qu'il a amené au firmament politique de l'histoire réunionnaise.
Un ancien militant du PCR