Courrier des lecteurs du Parti de Gauche

Vite, une nouvelle nuit du 4 août !

  • Publié le 4 août 2013 à 18:45
Parti de gauche

L'alternance classique, qui s'est dessinée un jour de mai, était loin de constituer une espérance, mais plutôt un enlisement. La joie de 1981 avait duré trois ans, celle de 2012 n'aura duré que trois mois. Notre président n'a que du socialisme, le mot !

La rentrée politique s’annonce déjà explosive : énième réforme des retraites pour rassurer les marchés financiers et la Commission de Bruxelles ; baisse historique du taux de rémunération du célèbre livret A ; et finalement hausse de la TVA pour trouver les 20 milliards et boucler le budget 2014. Pour les moutons que nous sommes, nous n’aurons qu’à bêler un temps, puis nous nous ferons facilement prendre pour nous faire tondre. Peu importe si le berger Hollande soutenait mordicus, avant son investiture, qu’il n’y aurait pas de hausses d’impôts, que le chiffre 60 était comme le saint Graal et que la France devait renégocier le traité Merkozy ! Après le sacre du 10 mai, devait-il encore gouverner avec le mandat reçu des Français ? De toute façon, aucun président de la Ve ne l’a fait. Les apparences changent mais pas l’essence de leur politique économique et leur vision de la société juste.

Comment tolérer que la France s’enfonce toujours un peu plus dans la crise ? Que de plus en plus de Français viennent chaque jour grossir les rangs de la pauvreté et de la précarité ? Les politiques d’austérité compriment la demande. Derrière les coupes budgétaires se cachent une famille qui ira cette année pointer aux Restaurants du Cœur, une personne âgée qui ne pourra pas prendre les médicaments adéquats dus aux déremboursements ou des enfants qui ne pourront pas partir en vacances. Où est la justice sociale promise par le candidat Hollande en 2012 ? D’autant que la crise n’est pas la même pour tout le monde. La fortune globale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25% en un an, selon l’hebdomadaire Challenges. En dix ans, ce chiffre a été multiplié par 4 alors que le PIB n’a même pas doublé. Les énergies, les prises de risques, et les talents doivent être bien entendu rémunérés, mais à leur juste valeur ! Monsieur de Chateauvieux : combien dépensez-vous chaque année pour vous et votre famille ? Avez-vous vraiment besoin d’une fortune personnelle estimée à 605 millions (+25% en un an) ?

Comment ne pas penser aujourd’hui au Tiers-état qui représentait 97% de la population à la fin du 18e siècle et qui était écrasé par le train de vie des deux autres ordres privilégiés, la noblesse et le clergé ? L’Histoire se répète, seuls les mots ont changé : nous sommes le peuple, dos courbé, face aux marchés financiers et aux politiques austéritaires (Commission de Bruxelles comprise). Il est temps de dénoncer tous ces égoïsmes, ces corporatismes, et les cynismes de ces puissants, et d’appeler à une nouvelle nuit du 4 Août où nous replacerions l'humain au centre de nos sociétés. Souvenez-vous qu’il y a 224 ans, au moment de la belle Révolution Française, l’Assemblée Nationale Constituante mettait, au milieu des applaudissements et des cris de joie, la société d’Ancien Régime à terre en abolissant les justices seigneuriales, les banalités, les jurandes et les maîtrises ; la vénalité des charges, et les privilèges de la noblesse et du clergé.
L’Assemblée décidait du principe de l’égalité de chaque citoyen devant l’impôt et que celui-ci devait être proportionnel à la richesse. Même si les députés pouvaient aller plus loin, en abolissant par exemple dès 1789 l’esclavage, cette folle nuit fut pour le moins révolutionnaire ! Prenez le pouvoir. La France n’a jamais été aussi riche, posséder des privilèges et des millions d’euros au moment où la société réunionnais connaît une grande pauvreté, c’est tout simplement indécent.

La fortune globale des 500 plus riches avoisine les 330 milliards d’€ ! Bonne nouvelle : nous n’en prendrions que 7 pour financer nos retraites et ainsi voir l’ouvrier partir à 60 ans avec moins de 1500€ après 42 années de bons et loyaux services. Allez Jacques, à vot’bon cœur !

François FASQUEL, Parti de Gauche.

 

guest
0 Commentaires