Virtuose du piano classique, Vanessa Wagner bâtit une oeuvre singulière reliant récital, grands orchestres et création contemporaine. A sa demande, Jérémy Labelle a écrit "Ennéade ", un concerto pour piano, orchestre, électronique et percussions réunionnaises à découvrir ce vendredi soir en compagnie de l'Orchestre de la Région Réunion.
La nature n’est pas uniquement une inquiétude matérialiste pour l’avenir, mais une omniprésence vivante du présent. Partant de ce postulat, la pianiste mondialement connue Vanessa Wagner et Labelle, compositeur réunionnais dont les recherches aux frontières de l’électro et du maloya incorporent désormais des orchestres classiques, ont uni leurs sensibilité communes autour de nos relations à la nature pour donner naissance à Ennéade. Véritable odyssée musicale, cette œuvre orchestrale et sensible s’inspire de neuf éléments et lieux naturels qui animent Labelle dans son rapport spirituel avec Dame Nature.
Pour l’occasion, l’ORR en format Mozart se mettra au diapason des deux musiciens. De l’intime au grandiose, du solo suspendu au dialogue frontal avec l’orchestre, le piano sera donc le centre narratif de la pièce. L’électronique jouera de l’espace, des rapports de puissance sonores et des timbres dans une exploration des graduations du tout acoustique au tout transformé, et les percussions traditionnelles de La Réunion de Vincent Philléas et Thierry Abmon en seront le battement.
- "Voyage spirituel et métaphysique" -
Pourquoi ce nom grec venu évoquant un groupe de neuf divinités égyptiennes ? "Comme les neuf éléments de la mythologie égyptienne, la Nature s’avère pour moi une source essentielle tout comme pour Vanessa. Nous sommes l’un et l’autre sous son influence mais de façon différente. Personnellement, elle me permet de comprendre le monde et d’accéder à un plus vaste territoire, au-delà de notre contexte humain", confie Labelle.
De son côté, Vanessa Wagner en désormais " habituée " de La Réunion avec ce quatrième séjour, se plaît à sortir de sa zone de confort en explorant différentes pistes à l’image de ce mix novateur et onirique. "J’aime me transporter et me laisser aller dans une espèce de voyage spirituel et métaphysique entre le terrestre et l’irréel. Même si je suis consciente de prendre des risques, plus le temps passe, plus j’aspire à sortir de l’ordinaire en explorant plusieurs mondes pour parvenir à un équilibre. D’où l’importance de ce projet avec Labelle qui me tenait à cœur car j’adore La Réunion. D’ailleurs, j’ai toujours un petit bout d’elle avec moi comme ce Royal Bourbon que j’ai adopté il y a quelque temps déjà", sourit la soliste.
Avec Ennéade, Vanessa Wagner et Labelle se veulent passeurs pour faire converger la terre extra-vivante de La Réunion et la nature ancienne et chargée de la France et en sortir un mix regroupant ancestralité, spiritualité, animisme et rituel. Ou quand tout simplement, la musique tant classique qu’électronique, n’a pas de frontières !
Ennéade avec Vanessa Wagner et Labelle et l’ORR, ce vendredi soir au Téat Champ Fleuri, 20 heures. Cette création sera précédée d’œuvres pour piano de Mendelssohn et Grieg.
ELLE…
… LUI
Le maloya électrique de Labelle se vit comme l’expérience d’un accélérateur d’imaginaire. Qu’il soit chanté ou déclamé, dans la tradition des fonnkèrs réunionnais, rythmés et très électro ou plus expérimental, il surprend par sa capacité à camper des ambiances et par l’introspection qu’il génère. Son univers unit donc maloya et électronique, colorés de touches indiennes et africaines pour donner vie à une forme nouvelle flirtant avec l’universalité.
…ET ENNÉADE
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