Culture urbaine

Ô temps, suspends ton graff

  • Publié le 22 janvier 2011 à 06:00
Tags Horaires photo Pardon Raymond

Ces heures là s'égrènent sur les murs des villes et des quartiers de la Réunion. Tout le monde ou presque les a sans doute vu un jour compter le temps en couleurs et en relief. L'artiste préfère l'ombre de l'anonymat créatif à la lumière qu'il estime déformatrice. Parcours au pays des heures

Du poète Lamartine au chanteur doucereux Alain Chamfort, il y a pourtant un monde. Mais les deux étaient assurément dans le vrai. "Ô temps ! Suspends ton vol", célébrait le premier, dans un hymne à l'amour et à l'envie de vivre. "Et c'est le temps qui court", susurrait le second dans une ode moderne à la désespérance (une chanson reprise par l'improbable boys' band Alliage, ce qui, pour le coup, tire vers le désespoir).

Un artiste inconnu, en tout cas, a su malaxer ce temps pour le contenir dans l'espace. Celui des murs, des façades et des parois, ici et là, à la Réunion. Ne pouvant le suspendre - puisque le fil du temps n'est qu'illusoire - il l'a plaqué en couleurs. Aux trois dimensions qui régissent notre regard d'humain, il a ajouté la quatrième, celle qui nous échappe, qui coule entre nos doigts, qui s'insère dans les aiguilles de nos montres.

Etrange et fascinante ?uvre que celle de ce graffeur diurne dont le seul alphabet se résume à des chiffres et une seule, le "H".

Un "H" aspiré vers l'avenir, évidemment, mais un "H" diablement inspiré. Des tableaux intemporels, finalement, puisque sans heure limite de consommation.

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