Festival

Un Sakifo à réinventer

  • Publié le 15 avril 2008 à 00:00

Jérôme Galabert a confirmé ce mardi 15 avril 2008 que la cinquième édition du festival musical Sakifo se déroulerait à Saint-Pierre, les moyens proposés par Saint-Leu étant trop insuffisants pour assurer la pérennité de l'événement. Cette délocalisation implique pour la production un énorme travail de réorganisation.

Le maire de Saint-Leu, Thierry Robert, et le directeur de Sakifo Prod, Jérôme Galabert, s'entendent au moins sur un point : la polémique autour du festival doit cesser afin que les uns et les autres puissent passer à autre chose et travailler. Si Jérôme Galabert ne cache pas son amertume et son mécontentement d'avoir été traité de " businessman " et de personne " malhonnête " par le maire de Saint-Leu - à qui il a pourtant tenu un " discours parfaitement transparent " lors de " rencontres toujours courtoises " - , il tient aujourd'hui à rattraper le temps perdu (deux mois) et à assurer le succès de son festival. " Les propositions de Saint-Leu étaient malheureusement en deçà de nos attentes; je comprends quand le maire dit qu'il ne peut pas faire mieux, je n'ai pas à juger, explique le fondateur du Sakifo. Mais le fait est que nos besoins augmentent d'année en année et que, si nous voulons réussir et développer le festival, il nous faut une enveloppe plus importante".
Parmi les gros postes de dépenses de la manifestation, Jérôme Galabert évoque notamment l'aérien (" de plus en plus onéreux ") et les cachets des artistes. " Outre des garanties morales, financières et techniques, Saint-Pierre a su nous offrir un dialogue apaisé prenant en compte les besoins du festival, continue le producteur. C'est ce que nous recherchions. D'ailleurs, Michel Fontaine et moi n'avons pas parlé d'argent lors de notre première entrevue, nous avons discuté culture. ". Pour Jérôme Galabert, l'heure n'est plus aux regrets. Lui et son équipe se disent convaincus que l'avenir du Sakifo se joue à Saint-Pierre, dans la perspective d'un événement " grand sud ".

Tout est à revoir

" Aujourd'hui, nous avons un festival entier à réinventer, explique le directeur de Sakifo prod. Il nous faut trouver de nouveaux hébergements pour les artistes et les professionnels, rencontrer nos nouveaux interlocuteurs, visiter les structures, mettre en place de nouvelles scènes, réfléchir à un nouveau mode opératoire en termes d'organisation, en termes de politique tarifaire... ". Beaucoup de données restent floues et Jérôme Galabert a promis qu'il donnerait de plus amples informations sur le Sakifo dans les quinze jours, y compris sur la programmation.
Pour l'heure, deux artistes (Gentleman et Micky Green) ont annulé car, jusqu'à tout récemment, Jérôme Galabert n'était pas en mesure de leur proposer de contrat faute de visibilité sur l'avenir de son festival. Le Riz Chauffé (qui célèbre la fin de la manifestation) est compromis mais une alternative, fort attrayante, est à l'étude. Le projet serait de proposer, à la place, un pique-nique géant au volcan, accompagné d'un grand concert. Didier Robert, député-maire du Tampon, travaillerait actuellement sur la faisabilité de cette manifestation. Les rencontres professionnelles pourraient également avoir lieu au Tampon, éventuellement sur le campus universitaire.
Concernant les concerts, la plupart auront lieu sur le site de la Ravine blanche, à Saint-Pierre. Le lieu devrait accueillir deux scènes. L'emplacement exact de la troisième reste à déterminer. " Nous pensons proposer un ticket payant pour trois sites et six groupes, poursuit Jérôme Galabert. Il y aura probablement un tarif journalier, un tarif pour trois jours etc. ". Le directeur de la production assure qu'il conservera coûte que coûte l'esprit du Sakifo avec des tarifs très abordables et, s'il le peut, des concerts gratuits. La billetterie devrait ouvrir début mai, dans un premier temps sur Internet.

Sakifo à Maurice

La production du Sakifo a d'autant plus de travail qu'elle doit organiser cette année un Sakifo à l'île Maurice. " Nous avons toujours voulu développer la marque Sakifo sur l'ensemble de la zone, raconte Jérôme Galabert. L'idée d'un Sakifo Maurice était dans les cartons depuis deux ans. Mais cette fois, c'est pour nous une obligation de créer cette manifestation ".
En effet, pour Jérôme Galabert, il est aujourd'hui impératif de répartir les charges et autres frais d'approche sur deux plateaux pour accroître la rentabilité du festival et augmenter son potentiel de financement. Par ailleurs, certains artistes ne se déplacent plus pour une seule date seulement. Le Sakifo Maurice devrait avoir lieu juste avant celui de la Réunion, dans les premiers jours d'août. Seuls une vingtaine de musiciens participeront à cette manifestation réduite.
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