Le BTP en crise

6 000 emplois menacés

  • Publié le 27 mars 2009 à 00:00

"Si les choses n'évoluent pas positivement, nous serons obligés de licencier 6 000 personnes cette année", a prévenu Bernard Tillon, secrétaire général à la FRBTP (Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics). Cette menace, c'est la conséquence de la crise qui touche le secteur du BTP depuis début 2009. Même si une embellie est prévue à partir de mi-2010, Bernard Tillon pense que ce second semestre 2009 peut être sauvé "si les collectivités territoriales donnent rapidement du travail aux entreprises".

Annulation de certains chantiers, fin annoncée du régime de défiscalisation, perte de confiance des investisseurs ou encore frilosité des banques à prêter de l'argent, le secteur du BTP est touché de plein fouet par la crise. "Les chiffres sont en baisse. Nous prévoyons une perte de 600 millions d'euros pour 2009", a indiqué le représentant de la FRBT.

"L'essentiel de l'emploi dans le BTP n'est pas dans les grands travaux mais dans le logement. 40% de nos constructions étaient des logements neufs en 2008. Nous risquons de perdre 6 000 à 7 000 logements cette année. C'est quasi un emploi direct par logement", affirmé Bernard Tillon. Ce sont donc près de 6 000 salariés qui sont donc menacés de licenciement si la situation reste la même. On passerait alors de 23 880 à 17 900 salariés dans le secteur, un niveau largement inférieur à 2006 (20 440 salariés).

Et cette situation devrait durer. La FRBT ne s'attend à une reprise qu'à partir de mi-2010. Des nouveaux projets devraient d'ici la être lancés par les collectivités territoriales et les travaux du tram-train devraient débuter en 2011. Mais le secrétaire général de la fédération pense tout de même que "le second semestre 2009 peut être sauvé sous certaines conditions". Première condition, "la LODEOM (loi pour le développement économique de l'Outre-mer) doit être votée en toute urgence pour redonner les moyens de produire des logements et redonner confiance aux investisseurs". Autre condition, une intervention du Département et de la Région pour commander des chantiers. "Si ces conditions sont remplies rapidement, nous pourrons sauver près de 3 000 emplois", espère Bernard Tillon.
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