Ils demandent une prise en compte des restrictions sanitaires

Des commerçants réunionnais en difficulté face à la baisse des aides

  • Publié le 24 juillet 2021 à 02:59
  • Actualisé le 24 juillet 2021 à 08:47

Alors que la Métropole se déconfinait, les aides de l'Etat ont largement été revues à la baisse pour les commerçants. Une mesure nationale, qui ne prend pas en considération les spécificités des outre-mer, notamment La Réunion, où les restrictions sanitaires sont désormais plus dures que dans l'Hexagone. Une situation qui a mis de nombreux professionnels en difficultés, notamment dans la restauration, alors que leurs aides ont drastiquement baissé (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le MEDEF Réunion, l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (UMIH), la Chambre de commerce, ou encore la Fédération des entreprises d'Outre-mer (Fedom) sont sur le dossier depuis plusieurs semaines déjà. Le préfet comme le ministère de l'Économie ont été alertés, et une demande de différenciation entre les commerces de Métropole et d'Outre-mer a été formulée à de nombreuses reprises, sans succès pour l'heure.
 
"Le ministère a l'air réticent à l'idée de mettre en place un régime spécial, mais il ne faut pas oublier que nos commerçants sont dans une situation bien différente : il n'y a plus de couvre-feu et les jauges ont été supprimées en Métropole, contrairement à La Réunion" rappelle Patrick Serveaux, président de l'Umih. Localement, les restaurateurs doivent par exemple terminer leur service à 22 heures pour respecter le couvre-feu de 23 heures, et ne peuvent accueillir que 50% de leur clientèle.
 
Pour autant, les aides aux restaurateurs ont baissé de la même manière ici qu'en Métropole. Une situation qui met de nombreux professionnels en difficulté. "Je suis passé de 3.700 euros d'aides à seulement 750 euros, alors que je n'ai que six plus en terrasse et dix places en intérieur en raison du protocole sanitaire. Ca n'est désormais ni rentable d'ouvrir, ni de rester fermer" souffle Claude*, restaurateur à Saint-Leu.
 
- Le gouvernement interpellé -
 
Si le montant des aides pouvait aller jusqu'à 10.000 euros selon les situations, depuis la réouverture totale des commerces en Métropole, les professionnels doivent justifier d'une perte de plus de 50% de leur chiffre d'affaire de 2019, et ne sont remboursés qu'à hauteur de 20%. 
 
"Les entreprises réunionnaises ne comprennent pas pourquoi elles sont soumises au même taux de dégression que la Métropole, cette décision impact une grande partie des secteurs économiques de l'île" souligne Ibrahim Patel, président de la CCIR, rappelant une nouvelles fois que les restrictions sanitaires sont différentes entre les deux territoires.
 
"Nous souhaitons que le remboursement atteigne au moins 30%, voire plus pour les entreprises qui en ont besoin" estime-t-il. Un autre problème de taille se pose par ailleurs à ses yeux : la mise en place du pass sanitaire. 
 
"Nous observons des annulations de réservation en cascade. Nous estimons qu'une perte de 30 à 35% de chiffre d'affaires pourrait se produire dans les deux mois à venir en raison de l'instauration du pass" affirme-t-il. "Je comprends la nécessité de la vaccination, et l'urgence dans laquelle sont prises les décisions, mais cela créé de réels problèmes au sein des entreprises" ajoute-t-il. 
 
La CCIR indique elle aussi vouloir alerter le gouvernement face à ces problématiques. La Fedom compte de son côté profiter du voyage d'Emmanuel Macron en Polynésie pour l'interpeller sur la situation. 
 
Une adaptation des régimes d'aide semble inévitable, alors que La Réunion pourrait bien subir un nouveau tour de vis concernant les restrictions sanitaires. Alors que le nombre de cas de Covid-19 continue de se multplier, l'avancement du couvre-feu, voire un reconfinement, ne sont pas à exclure. Chose qui impacterait, une nouvelle fois, le commerce local. 
 
as/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
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1 Commentaires
Momo
Momo
3 ans

Chantage pour que les réunionnais se vaccinent y prends pas su nous sa