Carburants - Les gérants de stations-service pourraient faire grève

Gérard Lebon : "On peut tout imaginer"

  • Publié le 4 septembre 2012 à 17:37

Une nouvelle réunion sur les prix des carburants s'est tenue en préfecture ce mardi 4 septembre 2012, en présence de l'Etat, des pétroliers et du syndicat des gérants de stations-service. "C'est la première fois qu'on nous invite à la table des négociations. On nous demande de participer à l'effort pour atténuer la hausse des prix des carburants. Dans le contexte actuel de crise, nous ne sommes pas en mesure de faire un effort, sinon on se dirige vers le licenciement économique", a indiqué Gérard Lebon, le porte-parole des gérants de stations-service. Ces derniers doivent se réunir lors d'une assemblée générale ce mardi soir pour décider de ce qu'ils vont faire. A la question de savoir s'il était possible que les stations service n'ouvrent pas demain, Gérard Lebon a répondu : "On peut tout imaginer". Une grève des gérants n'est donc pas à exclure.

Les discussions entre l’Etat, les pétroliers et les gérants de stations-service auront duré plus de deux heures ce mardi, mais au final, il n’y a pas eu d’avancée. Le préfet, Jean-Luc Marx, est même parti avant la fin de la réunion, sans un mot pour les journalistes qui attendaient à l’extérieur.

Interrogé sur le déroulement de cette réunion, Bertrand d’Abbadie, directeur général de Tamoil à La Réunion, a indiqué qu’il y avait eu "beaucoup de discussions". "Nos sociétés sont dans une situation délicate, l’heure est grave, nous ne pouvons pas supporter un tel effort plus longtemps", a-t-il souligné. Le prix des carburants est en effet gelé depuis le 1er septembre, faute d’accord entre l’Etat, la Région et les pétroliers, alors que le gazole aurait dû augmenter de 5 centimes et le sans plomb de 12 centimes. Conséquence : les pétroliers vendent à perte depuis samedi.

"Nous sommes prêts à faire un effort de 2 centimes sur le sans plomb. Si le préfet est en mesure de sortir un arrêté, on pourrait étudier la possibilité de faire un geste sur le gazole", a déclaré Bertrand d’Abbadie. Mais les pétroliers ne sont pas être les seuls à mettre la main à la poche pour financer une diminution des prix à la pompe. Et ils demandent notamment aux gérants de stations-service de participer à l’effort.

Le directeur général de Tamoil a pour sa part indiqué : "Je ne souhaite pas impacter les gérants de stations-service, mais si on me contraint à le faire, je serai obligé de le faire". Bertrand d’Abbadie souhaite en effet répercuter le manque à gagner des pétroliers sur les marges des gérants de stations-service, à hauteur de 4 centimes.

Mais pour Gérard Lebon, porte-parole des gérants de stations-service, participer à cet effort est impossible. "C’est la première fois qu’on nous invite à la table des négociations. L’Etat nous demande quel effort peuvent faire les gérants. Dans le contexte actuel, aucun", explique-t-il. Il regrette par ailleurs l’absence des pouvoirs publics au cours de cette réunion. "Où sont les pouvoirs publics, la Région, les communes, qui perçoivent les taxes sur les carburants ?", s’interroge Gérard Lebon.

Les gérants de stations-service doivent se réunir ce mardi soir pour se concerter sur ce qu’ils doivent faire. "On verra ce soir ce qui est possible ou non. Moi, je sais que je ne peux pas faire d’effort pour atténuer l’augmentation des prix à la pompe, je ne peux même pas mettre un centime sur la table", précise-t-il.

A la question de savoir s’il était possible que les stations-service n’ouvrent pas demain, mercredi, Gérard Lebon a répondu : "On peut tout imaginer". Les gérants pourraient donc faire grève dès demain.

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