Des augmentations de plus de 7000% pour le cari porc, personne ne l'aurait imaginé... Pourtant, après plus de 10 semaines de mise en rayon, les produit " solidaires " connaissent un boom sans précédent. Signe, s'il en fallait un, que les Réunionnais rognent sur le budget alimentation dès que l'occasion leur est donnée.
Les produits solidaires ont déjà connu, en dix semaines de mise sur le marché, une augmentation de 35% de leurs vente par rapport à l'année dernière, pour l'ensemble des 60 produits. Une hausse spectaculaire en elle-même mais le boom concerne particulièrement quelques produits ciblés, des produits de première nécessité.Dans le détail, les 5 produits les plus achetés sont de fabrication locale : la baguette (+22%), l'huile (+447%), le lait, le jambon (+95%) et les yaourts (+87%). Ces produits de base sont les plus vendus mais les augmentations les plus impressionnantes concernent des produits importés ou moins consommés avant le coup de pouce sur les prix.
Par exemple, la viande de porc estampillée cari a connu une augmentation de 7100% par rapport à la même période de 2011. Le cari poulet a, pour sa part, connu une augmentation de 860% de ses ventes sur une année, tandis que les confitures Royal Bourbon connaissent une hausse de 90%. Les céréales Crunch ont vu leur ventes augmenter de +129 % et les éponges Pad de 120%. Autre succès, le lait pour bébé de la marque Mixa qui affiche une hausse de 2200%. Ces augmentations respectives et pour le moins inattendues ont entrainé des ruptures de stock sur certains de ces produits sur lesquels les consommateurs se sont rués. C'est notamment le cas des pâtes et pourrait concerner d'autres produits, frais notamment.
Accueillie fraichement par l'opinion lors de son annonce, cette liste de 60 produits de première nécessité (dont 48 alimentaires) connait finalement un franc succès. Activé le 12 mars dernier, le "panier Lalande", du nom du préfet qui l'a mis en place, devait alléger de d'environ 25 euros les courses des ménages Réunionnais subissant de plein fouet la cherté de la vie. Si le choix des poulets " d'eau ", les barquettes de porc " où il n'y a que des os " et les céréales Crunch, pas vraiment en accord avec les politiques de lutte contre l'obésité, a été décrié, ils sont aujourd'hui massivement achetés. Peut-être parce que les Réunionnais ont de moins en moins le choix : il leur faut privilégier le prix sur la qualité.
On achète les produits dont la baisse est financée par nos impôts, encore heureux. Mais on est encore très loin de la bonne alimentation.