Il faut revoir les marges des pétroliers et des distributeurs pour diminuer le prix des carburants. C'est ce qu'a proposé le syndicat Solidaires lors d'une conférence de presse organisée ce matin, lundi 28 mars 2011. Une conférence qui a eu lieu quelques heures avant la réunion de l'observatoire et des revenus sous la présidence de Marie-Christine Tizon. Réunion qui aura notamment pour ordre du jour la fixation de ces marges.
Pour Jocelyn Cavillot, délégué régional de Solidaires Réunion, cette réunion de l'observatoire des prix doit être l'occasion de "revoir le rôle de la structure". "Jusqu'à aujourd'hui, l'observatoire regardait l'évolution des cours internationaux et fixait le prix des carburants. C'était une simple chambre d'enregistrement. Aujourd'hui, il faut aller plus loin", explique le syndicaliste. Aller plus loin parce que "les temps ont changé", estime le représentant de Solidaires.D'une part, "aujourd'hui, les pétroliers cumulent à la fois les rôles d'importateur, de distributeur en gros et de distributeur en détail, et les marges qui vont avec", dénonce Jocelyn Cavillot. Se basant sur un rapport de l'inspection générale des finances et de la haute autorité de la concurrence datant de 2009, le membre de Solidaire propose une réduction des marges dans les cas de "cumul direct ou indirect" de ces 3 rôles.
D'autre part, le syndicaliste juge que le rôle des stations service a changé. Avant, toutes les stations avaient le même et unique rôle, fournir de l'essence. Depuis, les stations se sont développées et offrent d'autres services et produits. "Cela a profité aux grosses stations qui cumulent ces activités tout en bénéficiant des marges importantes sur le carburant. Les petites stations restent cantonnées à leur activité première de distribution de carburant. Mais le débit étant inférieur, les petits distributeurs gagnent moins", analyse Jocelyn Cavillot qui se dit "favorable" à une révision des marges selon le débit des stations.
Concernant la fiscalité qui représente près de 70% du prix du carburant, le syndicat Solidaires exclut toute diminution. "Ce serait démagogique de toucher à la fiscalité. On mettrait les collectivités en difficulté et il n'y aurait plus d'investissement", explique Jocelyn Cavillot. Le syndicat Solidaires souhaite néanmoins "une meilleure utilisation des fonds issus de la fiscalité", notamment dans le domaine du transport collectif. "Le réseau routier à la réunion est insuffisant avec une absence quasi totale d'alternative intéressante à l'automobile", souligne le syndicaliste. "Les investissement doivent donc se faire en faveur du développement du transport collectif", insiste Jocelyn Cavillot.
Ces propositions seront présentées lors de la réunion de l'observatoire des prix et des revenus qui se tiendra ce lundi après-midi.
Mounice Najafaly pour
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