Le président de La République Nicolas Sarkozy a annoncé que les entreprises de plus de 50 salariés seront obligées de verser une prime à leurs salariés en cas de hausse des dividendes. Les syndicats des salariés crient à la "mesure électoraliste". A La Réunion, cette mesure pourrait concerner un peu plus de 300 entreprises (345 selon l'Insee, 259 selon la chambre de commerce et 320 selon la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). Des chiffres à prendre avec "précaution", tous les établissements n'étant pas soumis au régime sur la participation.
Prime de plus de 1 000 euros ? Prime de moins de 1 000 euros ? Après plusieurs jours de tergiversations au sein du gouvernement, le chef de l'Etat a tranché. Les entreprises de plus de 50 salariés soumises au régime de la participation auront l'obligation, si les dividendes distribués sont supérieurs à l'année d'avant, de verser une prime à leurs salariés. Le montant et les modalités de versement de cette prime fera l'objet de négociations avec les partenaires sociaux.Pour les syndicats, cette annonce qui intervient à un an de l'élection présidentielle "n'est pas un hasard du calendrier". "C'est une mesure électoraliste", lance Jean-Pierre Rivière, secrétaire général à la CFDT. "C'est une bonne chose pour les salariés qui bénéficieront de cette prime mais il faut augmenter les salaires plutôt que de donner des primes", ajoute-t-il. "Cette prime sera un bol d'air pour le salarié pendant un mois mais dès le mois suivant il se retrouvera de nouveau en difficulté. Il faut prendre des mesures qui garantissent le pouvoir d'achat", martèle Jean-Pierre Rivière.
Cet avis est partagé par Ivan Hoareau, secrétaire général à la CGTR : "c'est n'importe quoi", s'emporte le syndicaliste en évoquant le sujet. "C'est tant mieux pour les salariés mais cela ne résoudra pas les problèmes de pouvoir d'achat", juge-t-il. "Le gouvernement ne veut pas entendre parler de hausse des salaires et de baisse des prix donc il se prête à un numéro de contorsionniste pour contourner la question. Mais la problématique des salaires est une revendication imparable", explique le responsable syndical. "Revenir dans les Ardennes pour refaire un discours sur le pouvoir d'achat, ça ne marche pas. Le président du pouvoir d'achat, c'est fini", affirme-t-il.
François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT nationale, parle quant à lui de "cadeau aux entreprises" au micro de LCI. Et pour cause, "celui qui va y perdre, c'est le salarié parce qu'il n'aura pas d'augmentation de salaire qui s'étalera sur sa carrière. Par contre, l'entreprise va avoir des allègements, ce sera un cadeau, ce sera un effet d'aubaine pour l'entreprise", analyse le syndicaliste.
Selon Le Figaro, cette prime sera exonérée de charges sociales dans la limite d'un plafond à définir, mais soumise à la CSG et à la CRDS ainsi qu'au forfait social. Soit 8% de prélèvements sociaux. fixé. Cette mesure sera appliquée "dès cette année", conformément à la volonté de Nicolas Sarkozy. Le décret mettant en place ce dispositif sera publié en juillet prochain, a annoncé le ministre du budget François Baroin. Il s'agit d'une mesure "pérenne". Elle sera donc reconduite en 2012.
A La Réunion, on compte un peu plus de 300 entreprises de plus 50 salariés (345 selon l'Insee, 259 selon la chambre de commerce et 320 selon la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). Le parc total d'entreprises était de 34 190 en 2007 (source: Insee), soit environ 1% des entreprises locales. Toutes ces entreprises ne sont pas forcément concernées par cette mesure puisqu'elles ne sont pas toutes soumises au régme la participation. Les entreprises de moins de 50 salariés seront quant à elles "incitées" à verser cette prime.
Mounice Najafaly pour
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