L'Intersyndicale du bâtiment et des travaux publics a rappelé en conférence de presse au siège de UIR /CFTD ce mardi 6 avril 2010 "la situation critique" à laquelle est confrontée le BTP. Une "misère grandissante" des salariés, "aucun chantier depuis la route des Tamarins", des politiques qui "remettent en question des chantiers", "la profession se meurt", selon les professionnels du bâtiment. Les négociations salariales annuelles de la branche BTP sont suspendues depuis le 22 mars. "On nous propose une réévaluation des salaires de 0,65%. C'est impensable. Nous demandons 3,50%," explique Pierre Savigny de l'Intersyndicale. Les négociations salariales reprendront le 13 avril à la direction départementale du Travail et de l'emploi. "Si nous n'aboutissons pas à une négociation correcte, nous déboucherons sur un conflit," prévient Pierre Savigny.
"À quand la relance ?" C'est la question qui obsède les professionnels du bâtiment et des travaux publics. " Depuis la fin de la route des Tamarins, il n'y a plus aucun chantier. 7 000 salariés ont été licenciés sur un an. La rocade du Tampon, le Zénith, le Pôle Océan et maintenant la MCUR et le tram-train suspendus, c'est autant de travail en moins pour notre branche," s'alarme Pierre Savigny."Une rencontre avec la président de la Région Didier Robert a été demandée par l'Intersyndicale," précise Jacky Balmine, secrétaire général de la CTTR-BTP. "Nous attendions le tram-train pour s'en sortir. Il devait démarrer au second semestre 2010 et voilà que le chantier est suspendu, nous demandons à la Région des propositions concrètes à brève échéance," assure le délégué syndical.
Selon l'Intersyndicale, les "entreprises profitent de la crise pour licencier même s'ils ne sont pas en situation de déficit ou encore proposent aux salariés de travailler 10 heures par jour payés 7. "
Mais cela ne s'arrête pas là d'après les syndicats : " 40 soudeurs tchèques formés à la technique du laser ont été embauchés pour le chantier de la nouvelle centrale électrique EDF du Port". Le chantier démarre au second semestre 2010. "Nous aurions pu former des soudeurs sur l'île en un mois pour réaliser les soudures des 18 citernes qui seront installées et sous-traiter les petites soudures sur place avec des salariés réunionnais. A chaque fois, c'est la même chose, on fait venir des personnes de l'extérieur, sans former les gens ici. Après la route des Tamarins, il n'y a pas eu d'anticipation et de formation au niveau local," déplore Pierre Savigny.
Le message des syndicats est unanime : "Il faut réellement trouver une solution, des formations, des mesures d'urgence... Sinon nous allons vers une explosion sociale. La misère et la détresse des salariés est trop grande," selon Jacky Balmine.