Deuxième tour des régionales

Didier Robert : "Je ne suis aux ordres de personne"

  • Publié le 19 mars 2010 à 14:00

Arrivé deuxième lors du premier tour des élections régionales du 14 mars dernier avec 26,42 % des voix, Didier Robert (UMP) sent que " la victoire a changé de camp ". Engagé au second tour dans une triangulaire face à Paul Vergès (Alliance) et Michel Vergoz (PS), le député-maire du Tampon est en effet persuadé qu'il remportera ces élections. Pourtant, ses adversaires n'ont de cesse de critiquer son programme et à appeler à " sanctionner la politique du gouvernement ". A ces critiques, il oppose " un programme répondant à l'urgence sociale " et qui est soutenu par Nadia Ramassamy, Eric Magamootoo et Jean-Paul Virapoullé. Quant à la nationalisation de l'enjeu, il rappelle qu'il s'agit d'un " débat régional " et qu'il n'est " aux ordres de personnes ". Reste la question du cumul des mandats. Une chose est certaine, " j'assumerai mes fonctions de président du conseil régional ", assure-t-il. Entretien.

* Comment abordez-vous ce second tour ?

- Avec beaucoup de détermination et de sérénité. Je suis extrêmement satisfait des résultats du premier tour qui montrent une réelle volonté de changement. Un changement qui se matérialise par une liste d'union des forces de droite et du centre. Cette dynamique doit maintenant se concrétiser le 21 mars pour mettre fin à 12 ans d'immobilisme de Paul Vergès à la Région.

* A propos de cette " liste d'union ", pourquoi avoir choisi de vous allier à Nadia Ramassamy plutôt qu'avec Jean-Paul Virapoullé ?

- J'ai fait le choix d'une politique différente. Cette alliance s'est faite sur un programme. Nadia Ramassamy et moi nous sommes rencontrés et avons débattu. Il est apparu que nous avions des intérêts communs concernant la prise en compte de l'urgence social. Cette sur cette base que nous avons fusionné nos listes. Ce n'est en aucun cas une alliance basée sur le nombre de places sur la liste comme le voulait Jean-Paul Virapoullé.

* Malgré le fait que vous ayez refusé de fusionner avec la liste de Jean-Paul Virapoullé, il a décidé de vous soutenir et d'appeler à voter en votre faveur. Comment accueillez-vous ce geste ?

- (Hésitations) Ce positionnement est... très... bien. Je le remercie pour ce désistement républicain. D'un côté, il est tout à fait logique qu'un homme de droite appelle à voter pour son camp.

* Ce n'est pas le cas pour André Thien Ah Koon qui a rejoint la liste de l'Alliance...

- Il s'agit là d'une trahison des Tamponnais. Se retrouver sur la liste de l'Alliance pour une question de place... C'est une volte-face extraordinaire. Les habitants du Tampon en tireront les conclusions adéquates.

* Vous vous retrouverez dans une triangulaire face au PS et à l'Alliance. Est-ce que c'est la meilleure configuration que vous pouviez espérer ?

- Je ne réfléchis pas en termes de " configuration ". Notre union défend un projet. Ce programme vise à améliorer le quotidien des Réunionnais. Cela passe par la mise en place d'une nouvelle politique concernant l'emploi, l'éducation, la formation professionnelle, le tourisme, le logement ou encore la continuité territoriale. C'est sur ce programme que les Réunionnais nous jugeront et nous éliront.

* Mais vos adversaires appellent les électeurs à " sanctionner la politique désastreuse du gouvernement Sarkozy "

- Les personnes qui se rendront aux urnes dimanche savent que le débat est régional. Ils doivent répondre à la question : " quel est le bilan de la présidence sortante ? ". L'Alliance sait que son bilan est catastrophique. Elle essaye de nationaliser l'enjeu pour tromper les Réunionnais. Non, ceci n'est pas une élection nationale. S'ils veulent sanctionner la politique de Nicolas Sarkozy, ce sera aux présidentielles de 2012.

* Donc si vous êtes élu et que le gouvernement prend une décision en défaveur de la Région Réunion, vous êtes prêts à vous y opposer ?

- Je l'ai déjà fait et je le ferai toujours. C'est l'intérêt de La Réunion qui prime. Je ne suis aux ordres de personne. Quel que soit le gouvernement, je prendrai toujours la défense des Réunionnais.

* Comment voyez-vous la Région Réunion dans 10 ans ?

- Je vois une Réunion apaisée qui mise sur les nouveaux emplois des technologies de l'information et de la communication, le tourisme, une route du littoral gratuite, des infrastructures culturelles et sportives qui répondent aux besoins des Réunionnais, des grands chantiers, le développement des microrégions ou encore une politique de formation professionnelle volontariste. Je vois aussi une Réunion qui gagne sur le plan économique.

* Et comment voyez-vous la Région Réunion en cas de victoire de l'un de vos adversaires ?

- Je me dis aujourd'hui que la victoire est de notre côté.

* En cas de victoire, quel mandat abandonnerez-vous et prendrez-vous la présidence de la Région ?

- J'assumerai mes fonctions de président du conseil régional dans la légalité la plus complète.

Mounice Najafaly pour
guest
0 Commentaires