Des personnes sont entendues depuis ce mardi 5 février 2013 par la police dans les locaux du commissariat Malartic à Saint-Denis. Elles sont placées en garde à vue. Elles sont soupçonnées d'avoir un lien avec l'affaire Carl Davies, ce ressortissant britannique retrouvé mort le 9 novembre 2011. Les personnes entendues sont en détention provisoire, elles font en effet partie de la bande de jeunes qui a été interpellée le 20 novembre 2012 dans le Bas de la Rivière à Saint-Denis. Cela dans le cadre d'une affaire de racket portant sur une trentaine de vols et d'agressions dans le chef-lieu. Selon ce que pensent les enquêteurs, l'une de ces affaires de vol avec violence aurait mal tourné et conduit à la mort de Carl Davies. (photo commissariat Malartic à Saint-Denis)
Le jeudi 22 novembre 2012, sept des neuf personnes interpellées dans le quartier du Bas de la Rivière à Saint-Denis, étaient déférées vers le tribunal de grande instance de Champ Fleuri. Suite à leur mise en examen, six ont été placés en détention provisoire et le dernier sous contrôle judiciaire. Ce mardi 5 février 2013, certains d’entre eux ont été entendus au commissariat Malartic par les enquêteurs. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire de Carl Davies. Les policiers avaient des soupçons depuis plusieurs mois sur certains des jeunes actuellement entendus. C'est un renseignement récent qui leur a permis de faire le lien définitif entre ces personnes et la mort du Carl Davies. Les jeunes auraient voulu racketter l'ancien militaire des Royal Marines. Mais celui-ci a tenté de se défendre. La bagarre aurait alors mal tourné et conduit à la mort de Carl Davies.
Pour rappel, le corps sans vie du Britannique a été retrouvé le 9 novembre 2011, en contrebas d’un canal d’évacuation des eaux pluviales, le long du boulevard U2 à Saint-Denis. Âgé de 33 ans, le marin était arrivé dans le département le 7 novembre 2011, à bord du porte-container Atlantic Trader, en escale à La Réunion. Le ressortissant britannique, ancien commando des Royal Marines ayant servi en Irak, s’était reconverti en agent de sécurité spécialisé dans la lutte contre la piraterie.
Un an après la découverte du corps de Carl Davies, les circonstances de sa mort n’étaient toujours pas été résolues. Les premières constatations laissaient penser à une chute accidentelle liée à l’état d’ivresse du défunt. Or, après l’autopsie ordonnée par le parquet de Saint-Denis en raison de la nationalité étrangère de la victime, des traces suspectes ont été mises en évidence, à savoir un coup sur la tête et ce qui ressemble à un coup de couteau à l’abdomen.
Une information judiciaire avait également été ouverte pour "meurtre et viol". Mais après examen médico-légal plus approfondi, l’hypothèse du viol a été écartée. "Carl Davies n’a pas été violé", avaient à l’époque annoncé publiquement le procureur de Saint-Denis Richard Bometon et le juge d’instruction Flavien Noailles. Un message destiné avant tout à la famille du défunt.
Début mars 2012, les parents de Carl Davies s’adressaient aux Réunionnais à travers un message vidéo en forme d’appel à témoin. Ils proposaient alors d’offrir 10 000 livres, soit l’équivalent de 12 000 euros, de récompense à toute personne donnant des renseignements pouvant aboutir à l’arrestation du ou des coupables. Mais aucun renseignement capital ne parviendra aux gendarmes et policiers en charge des investigations.
Deux hypothèses sont privilégiées à l’époque, celle de l’agression d’une part, celle de l’accident de la circulation d’autre part. Cette deuxième hypothèse est émise après une nouvelle autopsie du corps pratiquée en Angleterre, selon laquelle l’ancien militaire d’élite pourrait avoir été la victime d’un choc très violent avec une voiture.
Le 2 avril 2012, les enquêteurs reconstituent la dernière soirée du marin britannique à Saint-Denis. Le juge se rend notamment sur les lieux de la découverte du corps afin d’étudier, à l’aide d’un mannequin et de simulations informatiques, les possibilités d’accident. A ce stade de l'enquête, l’hypothèse accidentelle semble moins pertinente, mais n’est pas écartée.
A l’occasion d’un point sur l’affaire, le 16 novembre dernier, le vice-procureur de la République Dominique Auter, réaffirmait que la piste de l’agression sexuelle avait définitivement été écartée. Il a également annoncé que les enquêteurs privilégient la thèse criminelle et suivent une "piste sérieuse". Selon ses déclarations, les équipes travaillent sur une agression à caractère crapuleux. Le ou les agresseurs auraient en effet tenté de dérober de l’argent à Carl Davies. On sait que le marin britannique a été aperçu à minuit et demi passé au Barachois dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 novembre 2011. Il avait passé la soirée dans le quartier de la cathédrale à Saint-Denis, avant de se diriger vers le casino, où ses deux collègues britanniques l'avaient laissé.
Dans ce dossier, plusieurs centaines de témoins ont été interrogés et des milliers de vérifications effectuées. L’affaire a suscité une vive émotion en Angleterre, plus précisément dans la région de Kent, d’où était originaire Carl Davies. Sa famille s’est constituée partie civile. Quant à la police de Kent, elle est régulièrement informée du déroulement de l’enquête.
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... que le maximum a été fait pour nous faire croire qu'il était "tombé"...