Épidémie de chikungunya

Démoustication massive

  • Publié le 5 février 2006 à 00:00

À Saint-Denis (notre photo) comme ailleurs dans l'île des actions de démoustication menées par l'armée ont eu lieu ce dimanche 5 février 2006. Des kits de démoustications contenant différents produits anti moustiques ont été distribués gratuitement aux personnes âgées par les services de la commune de Saint-Denis

Le général Clément-Bollée, chef d'état-major de FAZSOI (forces armées de la zone sud de l'océan Indien) a assisté à l'opération consistant à asperger de produit anti-moustiques les jardins des particuliers. Les militaires sont intervenus dans la cité Roland Garros au Moufia (Saint-Denis). Comme d'habitude le public a réservé un bon accueil aux équipes de démoustication. Plusieurs habitants ont profité du passage de ces brigades pour se plaindre des dépôts sauvages d'ordures cités en plein c?ur de la cité. Au moins trois points d'amoncellement de carcasses de voitures, de vieux meubles et autres détritus ont été recensés. Inquiétants car ces dépôts sauvages sont autant de gîtes larvaires potentiels.

300 militaires de métropole

À noter qu'un millier de militaires (600 sur le terrain et 400 pour assurer la logistique) sont actuellement répartis dans les différentes brigades de démoustication intervenant dans toute. Dans quelques jours le renfort de 300 miliaires en provenance de métropole. "D'ici à la mi-février 40 brigades seront sur le terrain" note le général Clément-Bollée. Selon ses estimations, l'ensemble de l'île aura été démoustiquée en trois mois.
L'épandage des produits anti-moustiques se fait en deux phases. Une première pour tuer les moustiques adultes" et une seconde 8 jours plus tard pour tuer les larves. Le dispositif et ces rotations seront efficaces si toutes les maisons d'un quartier sont traitées en même temps. "Or parfois les gens ne sont pas là et nous ne pouvons pas entrer dans leurs cours. C'est qui pose un problème. Si une zone n'est pas traitée, l'efficacité de la démoustication est réduite puisque les moustiques pourront continuer de pulluler" remarque le commandant des FASZOI. C'est aussi la raison pour laquelle il se félicite de l'arrivée sur le terrain des agents du conseil général et du conseil régional embauchés pour lutter contre l'aedes albopictus. "Ces brigades pourront faire un travail de proximité et notamment passer dans les maisons que nous n'avons pas pu démoustiquer" commente le général Clément-Bollée.

Kits anti moustiques gratuits

Ce dimanche également des kits de démoustications contenant différents produits anti moustiques ont été distribués gratuitement aux personnes âgées par les services de la commune de Saint-Denis. Le député-maire de Saint-Denis, René-Paul Victoria, a participé à l'opération.
Par ailleurs, l'épidémie continue de "flamber". Dans la nuit de samedi à dimanche, le service des urgences de la clinique de Saint-Benoît a été submergé par l'afflux de malades. Sur les 78 personnes qui se sont présentées à la clinique, 31 souffraient du chikungunya. Des lits supplémentaires (du type lit picot) ont été installés dans les couloirs pour aliter temporairement les malades. La situation s'est calmée en milieu de nuit. Tous les malades ont été pris en charge. Certains ont été hospitalisés sur place et d'autres l'ont été dans les autres hôpitaux de l'île.
Rappelons que 25 personnes déjà fragilisées pathologiquement sont mortes après avoir développé la maladie. Selon l'ARH (agence régionale de l'hospitalisation), la mort d'un enfant de 10 ans "n'a pas d'autres causes connues que le chikungunya. Selon les chiffres officiels, sous-estimés de l'avis de plusieurs médecins généralistes, 50 000 personnes ont déjà été contaminées par la maladie.
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