Aimé Césaire est mort

La négritude en deuil

  • Publié le 17 avril 2008 à 00:00
  • Actualisé le 19 mars 2021 à 06:27

Le poète martiniquais Aimé Césaire, figure emblématique du monde noir, est mort à 94 ans, ce jeudi 17 avril 2008 au CHU de Fort-de-France, où il était hospitalisé depuis le 9 avril.

Depuis son hospitalisation, pour des affections "de nature cardiologique", à l'hôpital Pierre Zobda-Quitman de Fort-de-France, des rumeurs alarmistes circulaient sur son état de santé, qualifié de "préoccupant" par ses médecins. Le cabinet de la ministre de l'intérieur et de l'outre-mer Michèle Alliot-Marie a annoncé que des funérailles nationales lui seraient réservées. La date n'a pas été précisée.

Chantre de la "négritude"

Aimé Césaire fut, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, l'un des chantres du courant de la "négritude", qui revendiquait les valeurs intellectuelles et culturelles de l'homme noir. Après avoir étudié au lycée Louis-le-Grand et à Normale Sup, à Paris, l'étudiant se lance dans la poésie et la politique. Principale figure des Antilles françaises, l'auteur du Cahier d'un retour au pays natal fut depuis les années 1930 de tous les combats contre le colonialisme et le racisme. En 1946, élu député communiste, il ne prôna ni l'indépendance, ni l'assimilation bien sûr, mais la départementalisation, présentant devant l'Assemblée nationale la loi créant, pour les "quatre vieilles colonies", les départements d'outre-mer. Maire de Fort-de-France de 1945 (il n'avait que 32 ans) à 2001, député de 1946 à 1993, président du Conseil régional de Martinique, il avait quitté la présidence du Parti progressiste martiniquais (PPM) - qu'il avait lui même fondé en 1957 - en 2005.

Porteur d'un "message de paix, de tolérance et d'ouverture"

Les Martiniquais attendaient ces derniers jours avec sérénité et dans la discrétion l'évolution de l'état de santé d'Aimé Césaire. Le président Nicolas Sarkozy avait salué le 26 juin 2007 en Aimé Césaire le poète et "homme d'action", "porteur d'un message de paix, de tolérance et d'ouverture", à l'occasion du 94e anniversaire de l'écrivain, dans une lettre rendue publique par l'Elysée. Après avoir refusé de rencontrer M. Sarkozy lors d'un voyage prévu, puis annulé, aux Antilles en 2005, le poète martiniquais avait finalement reçu en mars 2006 celui qui était alors ministre de l'intérieur.

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