Plus de 150 enseignants, essentiellement du second degré, ainsi que quelques étudiants et lycéens ont manifesté ce mercredi 16 février 2011 devant le Rectorat contre la suppression de 162 postes dans l'Education nationale à la rentrée prochaine. Une délégation de la FSU (Fédération syndicale unitaire) et de l'UNL (Union nationale lycéenne) a été reçue par le recteur, Mostafa Fourar. Mais les discussions n'ont rien donné, le recteur rappelant que ces suppressions avaient été votées par le Parlement. "Je ferai néanmoins remonter leurs doléances au ministère de l'Education nationale", a indiqué Mostafa Fourar. La délégation syndicale est quant à elle ressortie "déçue" de cette rencontre. "C'est toujours le même discours qu'on nous oppose", regrette Lionel Millot, secrétaire général adjoint du Snes FSU. Le syndicaliste appelle les enseignants à poursuivre leur mouvement de blocage et à ne pas siéger dans les conseils d'administration.
Enseignants, lycéens, étudiants et même politiques, près de 150 personnes étaient réunies devant le Rectorat pour dénoncer la suppression de 162 postes à la rentrée prochaine, conformément à la politique nationale de non remplacement d'un départ à la retraite sur deux. "La Réunion est dans une situation sociale et économique particulière. Supprimer autant de postes, c'est précariser le métier d'enseignant et ne pas garantir un enseignement de qualité aux élèves", dénonce Eric Hoarau de l'Unsa.Même son de cloche du côté de Lionel Millot, du Snes Fsu qui demande "le gel pur et simple de ces suppressions". Demande qui a été soumise au recteur lors d'une rencontre entre une délégation composée exclusivement de représentants de la FSU et l'UNL et Mostafa Fourar. Ce qui a un brin "agacé" les syndicats exclus comme l'Unsa et le Snalc. "Mais nous ne voulons pas entrer dans la polémique. Aujourd'hui, c'est l'unité qui prévaut", insiste Eric Horau.
Pendant près de 40 minutes, la délégation a exposé au recteur ses revendications. "162 postes seront supprimés à la rentrée prochaine dont 82 dans le second degré. Nous avons demandé au Rectorat la transformation d'heures supplémentaires en heures postes, ce qui va permettre la création de postes d'enseignants". "Cette demande ne relève pas de ma compétence. La répartition de ces heures a été validée par le Parlement. Mais je me suis engagé a faire remonter l'information auprès du ministère", répond Mostafa Fourar.
Pour le recteur, l'inquiétude des enseignants réside principalement dans "les mouvements de personnels qui pourraient avoir lieu à la rentrée prochaine". "Dans certains établissements, le nombre d'élève va diminuer tandis que dans d'autres, il va augmenter. Il faudra donc ajuster le personnel et ces enseignants anticipent ces changements. Mais les fonctionnaires ont des droits, celui de travailler, mais aussi des devoirs, comme la mobilité, et ils doivent donc s'y conformer", commente Mostafa Fourar.
Quant à l'argument avancé par les syndicats selon lequel ces suppressions vont provoquer "un sureffectif dans les classes", le recteur répond : "Il n'y aura pas de conséquence sur la scolarité des élèves. Je m'engage à ce que les classes ne soient pas surchargées à la rentrée prochaine". Un engagement qui laisse perplexe les syndicats : "C'est possible, en augmentant encore le nombre d'heures supplémentaires. Mais l'académie compte déjà un nombre exorbitant d'heures supplémentaires", affirme Lionel Millot en rappelant que 12% des heures effectuées dans les lycées technologiques sont des heures supplémentaires.
"Déçu" de cette rencontre, le Snes FSU a appelé les enseignants à poursuivre le mouvement de blocage dans les établissements scolaires. De nouvelles assemblées générales auront lieu dès ce jeudi 17 février. "C'est la base qui choisira de poursuivre le mouvement. Les syndicats ne font qu'encadrer", précise Eric Hoarau. Ce mercredi, 4 établissements étaient bloqués, à savoir le lycée Vue Belle (Saint-Paul), le lycée Rontaunay (Saint-Denis), le collège Célimène Gaudieux (La Saline) et le lycée Victor Sch?lcher (Saint-Louis)
Lionel Millot a également appelé les enseignants à "mobiliser les politiques" sur cette question. A ce propos, le conseil général a adopté une motion pour soutenir les enseignants et s'opposer à ces suppressions de postes. Huguette Bello, qui était venue rendre visite auc manifestants, a quant à elle annoncé qu'elle allait interpeler le ministère lors d'une prochaine réunion à l'Assemblée nationale.
A noter enfin que le personnel du Rectorat a débrayé pendant quelques minutes en soutien aux enseignants.
Mounice Najafaly pour