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Les précaires se rebiffent

  • Publié le 29 novembre 2005 à 00:00

À l'appel du SGPEN-CGTR et de l'UNATOS-FSU, une cinquantaine de personnes ont occupé une partie des locaux de la préfecture ce mardi 29 novembre 2005. Les manifestants protestaient contre le non renouvellement des contrats précaires des agents de l'Éduction nationale employés en CES ou CEC. Ils ont été évacués manu militari par la police

"Nou lé pa plis, nou lé pa moin, respekt anou". Le slogan amplifié par l'écho résonne au premier étage des bâtiments de la préfecture en tout début d'après-midi ce mardi. C'est dans ces locaux annexes de l'administration préfectorale que se trouvent notamment (au rez de chaussée) le service des cartes grises et à l'étage le Bureau électorale. Les manifestants ne sont pas venus en force. Ils ont une cinquantaine, mais ils donnent de la voix et cela s'entend.
"700 personnes vont se retrouver au chômage d'ici le 31 décembre prochain. Ce n'est pas acceptable" s'insurge Patrick Corré du SGPEN-CGTR. Ce sont une nouvelle fois des agents en contrat précaire pour l'Éducation nationale qui sont en cause.

Avenir bouché

Selon Patrick Corré, l'avenir semble surtout bouché pour 550 d'entre eux. Employés en CES (contrat emploi solidarité) et en CEC (contrat d'emploi consolidés), leurs contrats arriveront à expiration au 31 décembre 2005 date à laquelle ces deux dispositifs d'emplois aidés seront supprimés par l'État. Ils seront remplacés par les contrats d'accompagnement à l'emploi (CAE)à et les contrats d'avenir (CAV). "Logiquement, les salariés en en fin de CES et de CEC devaient être basculés sur ces nouveaux dispositifs. Mais jusqu'à présent rien n'a été signé. La date limite pour signer ces contrats est même dépassée puisqu'elle était fixée au 22 novembre dernier" note le syndicaliste. Il ajoute que pour les 150 autres salariés en contrat précaire, les choses se présentent un peu mieux. "Ils sont en CIA (contrat d'insertion par l'emploi) et dépendent à ce titre du conseil général qui devraient leur faire signer un nouveau contrat" estime-t-il.

"Nous reviendrons"

Visiblement déterminés, les manifestants se sont enfermés dans le bâtiment vers 14 heures 15, mais une porte situé à l'arrière des locaux est restée ouverte. Les policiers et le directeur de Cabinet du préfet, Jean-François Colombet sont passés par là. Les négociations avec les dirigeants syndicaux sont restées vaines. "Nous ne voulons rien casser, nous ne voulons agresser personnes. Nous sommes là uniquement parce que nous voulons travailler. Nous ne sortirons pas" disait Patrick Corré. Les manifestants s'asseyaient sur le sol en se tenant les bras pour former des chaînes. "Les policiers seront obligés de nous porter pour nous faire sortir" notaient les syndicalistes.
C'est effectivement ce qui s'est passé à 15 heures 20. Après les trois sommations d'usage, les policiers sont intervenus. Ils ont porté pour certains, traîné sur le sol pour d'autres, les manifestants hors des locaux. Manu militari mais sans affrontement.
5 minutes plus tard les lieux étaient vides. Les salariés en grève ont manifesté quelques instants dans la rue. La manifestation s'est ensuite dispersée. "Mais nous reviendrons, nous occuperons d'autres bâtiments administratifs. Il n'y aura pas de trêve des confiseurs" prévenait Patrick Corré.
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