L'heure est aux derniers préparatifs pour la candidature de La Réunion au label du patrimoine mondial de l'Unesco. Les représentants du Parc national et des collectivités réunionnaises étaient ainsi réunis à la Région ce mercredi 7 juillet 2010. Le verdict sera rendu à Brasilia, lors de la 34ème session du comité du patrimoine mondial de l'Unesco, entre le 25 juillet et le 3 août 2010. Au milieu de 40 autres candidats, la délégation française défendra le dossier de La Réunion : "Pitons, cirques et remparts".
Le Parc national de La Réunion pourrait être le premier Parc de France à être classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le bien naturel proposé est en effet situé dans la zone coeur du Parc national, couvrant 42 % de l'île. Avant-dernière étape pour la candidature de La Réunion: le comité d'experts de l'union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a proposé d'inscrire le bien naturel "Pitons, Cirques et remparts de l'île de La Réunion" sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.Deux critères naturels ont motivé la décision des expert de l'UICN. Il s'agit d'une part de "la beauté naturelle et valeur esthétique exceptionnelle" de cette partie de La Réunion. L'UICN a mis en avant "la mosaïque de paysages et écosystèmes" créés par le volcanisme et les mécanismes d'érosion. L'UICN a aussi estimé que la zone du Parc de La Réunion contenait les derniers habitats naturels essentiels pour la conservation de la biodiversité terrestre des Mascareignes et le refuge d'espèces endémiques menacées.
Le dossier de candidature "Pitons, Cirques et Remparts" est porté par le Parc, qui assurera la gestion du bien naturel classé à l'Unesco. L'organisme est notamment soutenu par l'association des maires, les conseils général et régional. La Région rappelle: "nous avons stoppé tous les projets d'énergie thermique dans la Plaine des Sables pour favoriser la candidature du Parc au patrimoine de l'Unesco".
La commission du Patrimoine mondial de l'Unesco déterminera son choix selon les caractéristiques techniques et scientifiques du dossier, la solidité du gestionnaire de l'éventuel bien, et selon le degré d'implication des acteurs locaux. Pendant dix jours, dans une salle de 500 à 800 personnes, les rapporteurs des pays candidats présenteront leur dossier et répondront aux questions de chaque pays membre du jury. Un habitant de Mafate devrait faire partie de la délégation française, constituée par une dizaine de personnes.
"Nous nous préparons depuis deux ans à ces Jeux olympiques de la nature" commente Daniel Gonthier, président du Parc national de La Réunion. "Nous avons travaillé sur la qualité de notre dossier et sur les aspects diplomatiques", ajoute-t-il. Pour Olivier Robinet, les principales difficultés relèvent du contexte de la commission à Brasilia, notamment "l'ordre de passage ou les modalités de traductions". Daniel Gonthier précise, "nous ne sommes pas en compétition avec les autres". Si la commission de l'Unesco tend à réduire le nombre de site classé, Daniel Gonthier affirme, "les dix candidatures de biens naturels peuvent être retenues à Brasilia si elles sont toutes excellentes".
Parmi les partenaires, le directeur de La Poste souligne que 150 000 timbres à l'effigie de La Réunion et de sa candidature au patrimoine mondiale, ont déjà été vendus. Comme retombées pour les Réunionnais, les acteurs évoquent tous "le tourisme naturaliste", notamment l'Institut régional du Tourisme (IRT) qui prévoit des communications et des offres spécifiques si le Parc est classé à l'Unesco.
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