Visite de François Baroin

Un ministre face à l'épidémie

  • Publié le 22 février 2006 à 00:00

François Baroin, ministre de l'outremer, est arrivé à La Réunion ce mercredi 22 février 2006.Il a notamment visité le CHD de Bellepierre où sont hospitalisé plusieurs malades du chikungunya. Par ailleurs, Contrairement à ce qu'avait affirmé Léon Bertrand, ministre du tourisme, en visite dans l'île lundi, il n'a pas indiqué le montant du fonds de compensation pour les entreprises, mises en difficulté par l'épidémie. Les acteurs économiques sont déçus. F. Baroin a annoncé que le Premier ministre D. de Villepin, arrivera dimanche matin pour une visite de 48 heures

Plusieurs d'entre eux en effet, n'ont pas caché leur colère lors de leur rencontre avec le ministre au conseil régional. Ils avaient eu le temps de préparer leur riposte puisque, dans une interview au quotidien , "le Journal de l'île", paru le matin même, François Baroin, rendait public les mesures prises par le gouvernement pour venir en aide à l'économie locale "sinistrée par la catastrophe sanitaire du chikungunya", selon l'expression de Paul Vergès, président du conseil régional. Estimant que "la crise sanitaire est susceptible d'impacter l'économie réunionnaise", François Baroin annonçait dans les colonnes du journal, la mise en place d'un observatoire économique chargé d'évaluer précisément l'impact de l'épidémie, des moratoires pour les dettes fiscales, sociales des entreprises, la prise en charge à hauteur de 50% des salaires en cas de chômage technique ou partiel, la mobilisation du FISAC (Fonds d'intervention et de sauvegarde de l'artisanat et du commerce).

" je n'accepte pas la comparaison avec les poulets"

Or, déplorait, notamment, Jocelyne Lauret, présidente du comité du tourisme, "ces mesures sont bien en dessous de que nous attendions". Giraud Payet, président de la chambre de Métiers et de l'artisanat, remarquait pour sa part, "ce que l'on nous propose n'est que l'application de mesures existantes et normales dans la vie d'une entreprise. Or nous sommes dans une situation exceptionnelle et cela n'est pas pris en compte".
Faisant référence aux mesures annoncées en métropole pour protéger les élevages de volailles de la grippe aviaire, Jocelyne Lauret, présidente du comité du tourisme a déclaré "alors qu'il y a eu des morts, qu'un Réunionnais sur sept est frappé par la maladie, nous pourrions avoir le sentiment que les poulets sont plus importants à protéger que les Réunionnais". Dans sa réponse François Baroin dira plus tard lors de son discours de clôture "je peux comprendre que l'on ait recours au poids des formules, j'y verse parfois moi-même, mais je n'accepte pas la comparaison avec les poulets. Elle me choque et elle ne fait pas avancer les choses".

"Écarter le désarroi et la confusion"

Paul Vergès s'attachait à calmer les esprits en remarquant "mon opinion est que les 10 mois que nous avons perdus avant que l'ampleur de l'épidémie soit prise en compte sont irréparables. Mais une fois que j'ai fait ce constat qu'elle aura été ma contribution à la lutte contre la maladie et contre ses conséquences" notamment du point de vue économique. Le président du conseil régional appelait à "écarter le désarroi et la confusion" afin que toutes les énergies "du plus niveau de l'État au simple citoyen" convergent vers la lutte pour sortir de la crise.
"Je respecte tous les messages que j'ai entendus car ils expriment ce que les Réunionnais vivent, certains sont en deuil, d'autres souffrent, d'autres encore sont en deuil" disait François Baroin en préambule de sa réponse aux différents intervenants. Puis rappelant que "nous sommes au c?ur de la gestion d'une situation de crise sanitaire majeure engendrant une catastrophe économique", le ministre disait ne pas vouloir s'engager sur le terrain de la polémique "car ce n'est pas la polémique qui tuera le moustique ou qui redressera l'économie".

Médicament et vaccin

En retrait par rapport à l'annonce du ministre du tourisme, Il confirmait la mise en place du fonds de compensation, mais expliquait ne pas pouvoir indiquer son montant car il n'est pas encore possible de déterminer ce que la crise coûtera aux entreprises". François Baroin notait ensuite que l'action du gouvernement pour lutter contre la maladie porterait sur trois axes principaux. Une communication accrue sur la nécessité de se protéger individuellement et collectivement contre les moustiques. La mise à disposition de tous les moyens humains (urgentistes, armée etc) et matériels pour venir à bout de la maladie. La mise en ?uvre de tous les moyens de recherche afin de trouver un médicament et un vaccin contre le virus.
Ce jeudi, François Baroin sera dans l'Ouest et le Sud de l'île pour une série de visite de terrain.
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