Déjà jugé en novembre pour des violences habituelles et soumis à une interdiction stricte de contact, un jeune père de famille a de nouveau comparu en comparution immédiate ce mercredi 17 décembre devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Les faits, survenus le 13 décembre 2025 à Saint-André, ont été commis sous les yeux de sa fille de 8 ans également violentée. Il a été condamné à deux ans de prison avec maintien en détention (Photo : rb/www.imazpress.com)
Déjà condamné en novembre dernier devant ce même tribunal pour des violences habituelles, le prévenu faisait pourtant l’objet d’une interdiction de contact et de paraître, assortie d’un sursis probatoire de dix mois et de l’obligation d’effectuer un stage de sensibilisation.
Ce jour-là, il profite de la présence de la fillette pour pénétrer dans le domicile de son ancienne compagne. Selon les éléments de l’enquête, il frappe la mère à coups de poing au visage, devant l’enfant, qui racontera la scène aux policiers.
- Une mère blessée, une enfant traumatisée -
La victime présente un nez cassé, un hématome à la tempe ainsi que des traces de strangulation. L’enfant, âgée de 8 ans, subit également des violences : Jérôme P. lui tire les cheveux en entrant dans l’appartement et lui serre le bras. Les deux victimes se verront prescrire deux jours d’ITT.
Les investigations téléphoniques révèlent par ailleurs que le jour des faits, malgré l’interdiction judiciaire, le prévenu a tenté de joindre la victime à 45 reprises.
Alcoolisé au moment des faits, avec 1,06 g/l d’alcool dans le sang, Jérôme P. adopte d’abord une posture de déni en garde à vue, affirmant que son ex-compagne se serait "cassé le nez toute seule".
À l’audience, le prévenu modifie progressivement son discours. Il reconnaît avoir "peut-être porté un coup", avant d’évoquer de simples "bousculades". Une version qui agace la présidente : "Vous avez quoi, vous, comme blessure ?", lui lance-t-elle, alors qu’il s’enferre dans ses contradictions.
Finalement, Jérôme P. invoque l’alcool pour expliquer son comportement : "D’habitude, je ne suis pas comme ça", affirme-t-il.
Pour les parties civiles, la gravité des faits ne fait aucun doute. "Il n’a absolument rien compris et ne se remet pas en question", déplore Me Fabian Gorce, avocat de la mère et de la fillette.
- Une peine ferme requise et prononcée -
La procureure de la République souligne également le traumatisme de l’enfant, précisant que celle-ci a tenté de prévenir sa mère en voyant arriver son ti-père alors qu’elle se trouvait en bas de l’immeuble. Elle requiert une peine lourde : deux ans de prison ferme avec maintien en détention, assortis des mêmes interdictions que lors de la précédente condamnation.
En défense, Me Sonia Rajaoféra plaide pour une prise en compte de la personnalité de son client. Elle soutient que les obligations issues de la précédente condamnation n’ont pas encore eu le temps d’être mises en place. "Un cheminement a commencé chez monsieur", avance-t-elle, rappelant qu’il est père d’une autre enfant de 6 ans, qu’il peut être hébergé chez sa mère à Saint-André et qu’il ne compte qu’une seule mention à son casier judiciaire, celle de novembre dernier.
Le tribunal n’a pas suivi ces arguments. Jérôme P. est condamné à deux ans de prison avec maintien en détention. Les deux victimes seront indemnisées pour les préjudices subis.
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