La polémique née du courrier des lecteurs intitulé "Quand le maire du village gagne au loto… du patrimoine !", signé par Camille Clain et publié sur un média en ligne en septembre 2023, s’est retrouvée devant la justice le 17 octobre 2025. L’élue, adjointe au maire de Saint-Louis et vice-présidente du Département, était jugée pour injure publique envers Bachil Valy, maire de l’Entre-Deux (photo RB/www.imazpress.com)
La procédure trouve son origine dans une lettre publiée le 8 septembre 2025 sur Zinfos974. Camille Clain y interrogeait la sélection de la "Maison Valy" par la Mission patrimoine, dans le cadre du Loto du patrimoine. La maison créole, située au cœur de l’Entre-Deux, appartient à la fille du maire Bachil Valy.
L’élue évoquait alors une situation "troublante" et la possibilité d’un conflit d’intérêts, ce qu’elle estimait nécessaire de souligner publiquement.
Pour Me Alain Rapady, avocat du maire, les propos de Camille Clain dépassent largement le cadre d’une critique politique légitime. Selon lui, l’auteure du courrier a "cherché à atteindre la personne elle-même" et non à ouvrir un débat de fond : "On ne règle pas ses comptes sur un site d’informations en publiant un courrier des lecteurs, encore moins en laissant entendre que quelqu’un commet un conflit d’intérêts."
La procureure de la République a, quant à elle, indiqué se rapporter à la sagesse du tribunal, sans formuler de réquisitions précises.
- "Je n’ai cité aucun nom" se défend Camille Clain -
À la barre, Camille Clain a réaffirmé qu’elle n’avait jamais attaqué personnellement le maire de l’Entre-Deux.
"À aucun moment le nom de Bachil Valy n’a été cité dans ma lettre. J’ai parlé de ‘certains’, au pluriel." Elle rapporte avoir envoyé à la rédaction un document PDF signé, réfutant toute volonté de se cacher derrière l’anonymat.
Son avocat, Me Max Lebreton, a plaidé la relaxe en soulignant que le texte n’était "ni offensant, ni blessant, ni déshonorant". Pour la défense, il s’agissait simplement d’exprimer une inquiétude sur un possible conflit d’intérêts, dans le cadre du débat public, ce qui relève de la liberté d’expression.
Le tribunal a tranché ce vendredi 28 novembre 2025 : Camille Clain est relaxée.
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