Condamné à dix ans de prison pour avoir fauché mortellement un piéton à Sainte-Suzanne avant de prendre la fuite, Luc Mariama-Moutin, 37 ans, a comparu ce jeudi 7 août 2025 devant la cour d’appel de Saint-Denis. Il contestait la sévérité de la peine prononcée par le tribunal correctionnel le 20 juin dernier. L’audience a finalement été renvoyée au 9 octobre 2025. En attendant, la cour a ordonné son maintien en détention (Photo Sly/www.imazpress.com)
Ce jeudi 7 août 2025, Luc Mariama-Moutin, 37 ans, vêtu de noir et concentré, s’est présenté devant la cour d’appel. Il conteste la peine de dix ans de prison prononcée contre lui en première instance pour homicide involontaire aggravé. Mais l’audience n’a pas pu se tenir : le président de la formation siégeante avait déjà instruit une partie de l’affaire et ne pouvait donc statuer.
Dans une salle d’audience remplie de proches de la victime, la décision de renvoi au 9 octobre prochain a été prise. L’avocate générale a requis, et obtenu, le maintien en détention du prévenu en raison des risques de fuite. La magistrate a décrit un « délinquant d’habitude tous azimuts, addict aux psychotropes », soulignant que la peine maximale encourue est de 20 ans, la plus lourde en matière délictuelle, rendant sa représentation en justice incertaine.
- Un piéton fauché, un conducteur en fuite -
Le 11 août 2024, en fin de journée, un homme de 67 ans est violemment percuté par une voiture sur l’avenue Pierre-Mendès-France à Sainte-Suzanne, non loin d’une station-service. Le choc est si violent que la victime décède sur place. L’accident est filmé en intégralité par une caméra de vidéosurveillance.
Le conducteur du véhicule, une Peugeot 206 jaune, prend la fuite. Le véhicule est retrouvé plus tard, abandonné, sans plaque d’immatriculation, pare-chocs déformé et traces d’alcool dans l’habitacle. Deux jours après les faits, Luc Mariama-Moutin est interpellé. Son permis était annulé depuis mai 2024.
- Récidive, alcool, vitesse et une famille brisée -
En garde à vue, le prévenu nie avoir consommé de l’alcool mais reconnaît avoir pris le volant sans permis. Il affirme avoir été surpris par la victime, qu’il dit avoir vue « tituber » sous la pluie. Mais les vidéos et les expertises contredisent cette version : la voiture roulait à environ 70 km/h sur une route limitée à 50, et la victime était bien visible.
Luc Mariama-Moutin, surnommé "Bec-Noir", est un habitué des prétoires. Son casier judiciaire compte 19 mentions, dont une lourde condamnation à 13 ans de réclusion criminelle en 2013 pour des violences au couteau et des vols. Il dit aujourd’hui regretter ses actes et avoir été « bloqué psychologiquement » au moment des faits.
À l’audience de première instance, la fille de la victime, en larmes, avait évoqué une retraite « volée », un grand-père formidable parti trop tôt, et une famille « en deuil permanent ». Le parquet avait requis dix ans de prison ferme, une peine suivie par le tribunal, qui avait souligné l’irresponsabilité du prévenu et la gravité de ses antécédents.
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