Le parquet de Saint-Denis a fait appel du placement sous contrôle judiciaire de Naika S., 26 ans, ex-compagne du principal suspect dans l’affaire de la disparition de Jean-Laurent Pothin. La décision sera débattue devant la chambre de l’instruction mardi 4 novembre 2025, près de quatre ans après les faits (Photo : sly/www.imazpress.com)
Depuis le 10 octobre 2025, Jean-Willy G., 54 ans, originaire de Sainte-Anne, est mis en examen pour le meurtre de Jean-Laurent Pothin et modification de scène de crime. L'homme décrit comme "bagarreur", violent notamment envers son ex-compagne également impliquée dans le dossier a été placé en détention provisoire à l'issue d'un débat devant le juge des libertés et de la détention.
La procureure a requis son incarcération, invoquant le risque de renouvellement de violences, de concertation entre co-auteurs présumés et la nécessité de préserver l’ordre public. Elle a rappelé que "des témoins auraient assisté à une scène violente et longue lors de la mort de la victime", et que "les co-auteurs présumés le désignent comme le meurtrier alors qu’il continue à nier". Le JLD a suivi ses réquisitions : Jean-Willy G. a été placé en détention provisoire.
- L’ex-compagne désigne son ancien conjoint -
Naika S., 26 ans, compagne du suspect à l’époque des faits, est mise en examen pour recel de cadavre et non-empêchement de crime. C’est elle qui, récemment, a permis aux enquêteurs de retrouver les restes de Jean-Laurent Pothin à Sainte-Rose.
Après sa mise en examen et lors du débat concernant les mesures de sûreté la concernant, la procureure avait rappelé que la jeune femme avait menti aux enquêteurs en 2021 : "Elle a gardé le silence pendant quatre ans. Ses déclarations récentes doivent être vérifiées." La parquetière avait requis son incarcération, mais le juge a préféré un placement sous contrôle judiciaire avec obligations.
Me Fabian Gorce, avocat de la jeune femme, avait plaidé "l’égalité de traitement" avec un troisième mis en cause placé lui aussi sous contrôle judiciaire. Il a ajouté que sa cliente avait été menacée de mort : "Willy G. lui a dit qu’il tuerait sa fille et la découperait en morceaux si elle parlait."
Le parquet a interjeté appel de cette décision de placement sous contrôle judiciaire. L’affaire sera examinée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Saint-Denis mardi 4 novembre 2025.
En attendant, l’information judiciaire suit son cours. Les enquêteurs évoquent une victime "massacrée", un corps déplacé puis dissimulé, et une soirée de novembre 2021 marquée par une forte alcoolisation.
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