Yoyeurisme aggravé

Saint-Denis : il filme sous les jupes à la médiathèque François Mitterrand, il est condamné à 6 mois de prison ferme

  • Publié le 30 juillet 2025 à 16:50
  • Actualisé le 30 juillet 2025 à 16:59
médiathèque francois Mitterrand

Jean L.P., né en 1976, a été condamnéce mercredi 30 juillet 2025 par le tribunal correctionnel du Saint-Denis pour voyeurisme aggravé, après avoir filmé sous les jupes d'une femme à la médiathèque François Mitterrand de Saint-Denis. Les faits remontent au 13 février 2025. Il est condamné à 6 mois de prison ferme (Photo www.imazpress.com)

Dans la section multimédia de la médiathèque, Jean L.P. a filmé sous la robe d’une femme, ciblant ses parties intimes avec son téléphone portable. Lorsque la victime s’en rend compte et le confronte, il refuse de s’expliquer et verrouille aussitôt son appareil. Alerté, un agent de sécurité prévient la police. À leur arrivée, Jean L.P. prétend avoir oublié le code de son téléphone, refusant ainsi de coopérer.

La plaignante a déposé plainte le 22 février 2025, quelques jours après les faits. Les enquêteurs, avec l’aide de l’association Abbé Pierre, parviennent à retrouver l’homme le 18 juin. Il remet alors son téléphone, niant les accusations. Mais les données n’ont pas été effacées : la vidéo compromettante est toujours présente. La victime y est formellement identifiée.

 - Dix ans plus tôt, déjà repéré pour des faits similaires -

Ce n’est pas la première fois que Jean L.P. est mis en cause pour des actes de voyeurisme. Le président de l’audience rappelle qu’en mai 2014, les forces de l’ordre étaient déjà intervenues pour des faits similaires. Des caméras de vidéosurveillance avaient immortalisé l’homme en train de photographier l’entrejambe de clientes. Une main courante avait été déposée, mais aucune suite judiciaire n’avait été donnée à l’époque.

Jean L.P. est par ailleurs bien connu de la justice : entre 2005 et 2020, son casier judiciaire compte 11 mentions, dont cinq pour des violence, snotamment envers une conjointe. Il a déjà été incarcéré à plusieurs reprises. Sans emploi depuis 2024, il est également sans domicile fixe depuis deux ans.

 - La défense évoque l’errance et l’isolement, la justice reste ferme -

Absent à l’audience, le prévenu a fini par reconnaître les faits. Il a évoqué des abus sexuels subis durant l’enfance, des propos que l’enquête n’a pas permis de corroborer. L’expertise psychiatrique réalisée n’a révélé ni trouble psychologique ni altération du discernement.

La plaignante n’était pas présente à l’audience, mais représentée par son avocate. Me Caroline Varignon précise que Jean L.P. était un usager régulier de la médiathèque, connu de la victime, et qui restait souvent jusqu’à la fermeture. Il s’intéressait manifestement à elle et souffrirait "d’un fétichisme ciblé sur les sous-vêtements féminins".

En défense, l’avocate Me Corinne Chane-Hime souligne les conditions de vie précaires de son client et le manque d’intimité auquel sont exposées les personnes sans-abri : « Il ne cherche pas à toucher les personnes, mais utilise les images pour des plaisirs personnels » plaide le conseil.

La représentante du ministère public, après avoir passé en revue un casier lourd et réitératif, a requis 12 mois de prison ferme aménageables, soulignant que l’homme avait déjà été averti à plusieurs reprises sans effet. Le tribunal n'a pas suivi ces réquisitions et a condamné Jean L.P. à 6 mois de prison ferme et une interdiction de rendre sur les lieux de l'infraction.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com 

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