À La Réunion, rouler à plus de 50km/h au-delà de la vitesse autorisée devient passible de prison

  • Publié le 29 décembre 2025 à 02:59
opération de controle des EDPM

Les excès de vitesse de plus de 50 km/h au-delà de la vitesse maximale autorisée deviennent un délit à partir de ce lundi 29 décembre 2025. Fini la simple amende : place à une infraction pénale, avec prison possible et inscription au casier judiciaire. Une réponse assumée de l’État face à la hausse des comportements dangereux. À La Réunion en 2025, selon les chiffres de la gendarmerie, "il y a eu 21 excès de vitesse de plus de 50km/h", explique-t-on à Imaz Press (Photo : sly/www.imazpress.com)

Ces très grands excès de vitesse pourront être punis d'une peine de trois mois d'emprisonnement et jusqu'à 3.750 euros d'amende, "avec inscription au casier judiciaire", d'après le décret publié mercredi au Journal officiel, "en application de la loi du 9 juillet 2025 portant création de l'homicide routier et visant à lutter contre la violence routière", a précisé la délégation interministérielle à la sécurité routière dans un communiqué.

Les automobilistes roulant trop vite verront aussi leur véhicule confisqué et leur permis suspendu pendant trois ans. Ils auront interdiction "de conduire certains véhicules terrestres à moteur" pendant cinq ans ou plus et devront suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.

Auparavant, ces excès de vitesse étaient punis d'une contravention de 5ème classe, sauf en cas de récidive.

- 21 excès de vitesse de plus de 50km/h en zone gendarmerie à La Réunion

À La Réunion, selon les chiffres de la gendarmerie, "il y a eu 21 excès de vitesse de plus de 50km/h", explique-t-on à Imaz Press. Sur l'ensemble de ces excès de vitesse, "un seul était en récidive et a été présenté au juge".

Il nous est indiqué que "La Réunion et son trafic routier ne se prêtent pas forcément à de grands excès, notamment en raison des embouteillages et la lutte contre les pousses".

En 2024, la Sécurité routière a relevé 63.217 excès de vitesse "supérieurs ou égal à 50 km/h au-dessus de la vitesse maximale autorisée"sur l'ensemble de la France, soit une hausse de 69% par rapport à 2017.

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- "Une réponse judiciaire plus ferme", salué par la Sécurité routière -

"En classant désormais ce très grand excès de vitesse comme un délit, avec une réponse judiciaire plus ferme, nous envoyons un message clair : la violence routière n'est plus tolérée", a souligné Marie-Pierre Vedrenne, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, citée dans le communiqué.

Pour Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière, une association de victimes, il était urgent de durcir les peines pour les grands excès de vitesse et d'en faire un délit : "Quand on a un comportement qui consiste à être 50 km/h au-dessus de la vitesse autorisée, on n'est pas sur un acte banal. On est sur un acte assumé qui vise à faire complètement fi des règles, se mettre en danger et mettre en danger les autres."

Rouler bien au-delà de la vitesse maximale autorisée "constitue un comportement particulièrement dangereux, susceptible de causer de lourds dommages en cas d'accident", indique la Sécurité routière.

C'est prouvé, la vitesse réduit le temps de réaction et allonge la distance de freinage. Quand un véhicule roule à 50 km/h, il lui faut en moyenne 28 mètres pour s'arrêter. À 90 km/h, il lui faut 70 mètres et à 130 km/h, 129 mètres sont nécessaires.

Une vitesse excessive est la cause de 30 % des accidents mortels.

ma.m/www.imazpress.com avec AFP/[email protected]

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