Mis en examen dans l’enquête menée par la gendarmerie après le démantèlement d’un vaste trafic international de stupéfiants entre la métropole et La Réunion, Ludovic D., quadragénaire interpellé en région parisienne et conduit à Le Réunion, a demandé mardi sa remise en liberté devant la chambre de l’instruction En vain (photo Sly/www.imazpress.com)
La Section de recherches de Saint-Denis, l’Unité nationale d’investigation de l’UNPJ et l’OFAST ont démantelé un important trafic de stupéfiants opérant entre l’Hexagone et La Réunion. Dix-huit personnes ont été interpellées. Au total, près de deux millions d’euros de produits stupéfiants, numéraire et matériels liés au trafic ont été saisis.
Le 5 octobre 2024, les douanes découvrent huit kilos de MDMA dissimulés dans la roue de secours d’un véhicule neuf débarqué du Havre. Pure à 85 %, la marchandise vaut plus de 550.000 euros à La Réunion.
L’enquête met en lumière une organisation criminelle structurée, impliquant des complicités dans le fret maritime et des acheminements de drogue par mules entre Paris et Saint-Denis.
Le 25 octobre 2025, plus de 250 gendarmes participent à une vaste opération : dix personnes sont interpellées sur l’île, huit en métropole. Les perquisitions permettent de saisir 162.640 euros, 3,5 kilos de cocaïne, de la MDMA, de l’ecstasy, du cannabis, du matériel de conditionnement, douze véhicules, des drones, des téléphones et une arme de poing.
- Un quadragénaire interpellé en métropole -
Dans ce dossier, Ludovic D. est arrêté en région parisienne, où les enquêteurs situent plusieurs organisateurs présumés. Son gendre serait, selon l’enquête, l’une des têtes du réseau, ce qu’il conteste. Le mis en cause quadragénaire a été conduit à La Réunion pour y être mis en examen et placé en détention provisoire le temps de l'instruction de cette affaire aux ramifications tentaculaires.
Chez lui, les gendarmes découvrent 34.000 euros en liquide, plusieurs montres de luxe, des documents laissant penser à la possession d’un immeuble à Dubaï, ainsi qu’une arme de poing. Les enquêteurs soupçonnent également un lien avec un docker, élément qui nécessite encore des confrontations. Ils lui reprochent d’avoir refusé de donner le code de son téléphone et de ne pas avoir coopéré lors des premières auditions.
- Un casier judiciaire chargé -
À l’audience, le parquet a rappelé les quinze mentions inscrites à son casier : vols aggravés, outrages, rébellion. Trois jugements contradictoires restent à signifier et une précédente procédure fait état d’une usurpation d’identité. Pour l’accusation, ce profil justifie un maintien en détention.
Sans avocat, Ludovic D. conteste l’ensemble des accusations. Il affirme avoir déjà donné son code de téléphone à La Réunion. Il explique qu’il travaille légalement, détient une carte professionnelle et ne consomme pas de stupéfiants. L’argent saisi serait, selon lui, le résultat de simples retraits bancaires.
Concernant l’arme retrouvée, il assure qu’elle ne fonctionnait pas et daterait des années 1930. “Je n’ai jamais eu quoi que ce soit à voir avec des stupéfiants.”
Il ajoute ne pas voyager et ne pas posséder de passeport, contredisant, selon lui, toute implication logistique dans une filière métropole–Réunion.
La chambre de l’instruction a mis son arrêt en délibéré. Elle a tranché ce mercredi entre une remise en liberté sous contrôle judiciaire ou le maintien en détention de Ludovic D., qui reste écroué.
is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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