Un vingtenaire de Sainte-Marie, mis en examen pour des violences sur un nourrisson ayant entraîné une infirmité permanente, a contesté ce mardi 18 novembre 2025 la prolongation de sa détention provisoire. Le 31 octobre dernier, un juge des libertés avait ordonné six mois supplémentaires de détention. L’accusé, qui encourt 20 ans de réclusion criminelle, demande sa remise en liberté. La chambre de l'instruction a décidé de maintenir le vingtenaire en détention ce mercredi (Photo RB/imazpress.com)
L’affaire débute le 12 novembre 2023 lorsque le médecin urgentiste du SMUR, appelé au domicile de la mère, constate l’état très préoccupant d’un bébé de huit mois. L’enfant présente un tableau clinique grave : 70 jours d’ITT, des séquelles irréversibles et même des traces de morsure.
La mère, absente du domicile au moment des faits, explique qu’elle aurait alors compris l’origine des blessures : elle-même affirme être victime de violences dans le cadre de disputes au sein du couple, dont des morsures.
Le président rappelle qu’il ne s’agit pas uniquement d’un “syndrome du bébé secoué”. L’enfant aurait également été “jeté en l’air”.
En garde à vue, puis devant le juge d’instruction, le très jeune homme avait reconnu les faits. Mais à l’audience, il adopte une tout autre position et conteste dorénavant les violences.
- Un nourrisson dans un état critique et des séquelles irréversibles -
Le dossier est également alourdi par son comportement en détention : “nombreux rapports d’incidents”, indique la juridiction. Le détenu a vu son permis de visite suspendu après l’introduction de substances et d’un téléphone au centre pénitentiaire. La mère affirme par ailleurs qu'il a tenté de reprendre contact avec elle en octobre 2024, malgré l’enquête parallèle ouverte pour violences conjugales.
Pour la partie accusatrice, cette attitude traduit “une absence de démarche de vérité”, un risque de réitération et un trouble persistant à l’ordre public.
Me Farid Issé défend une tout autre lecture : un ti père sans casier, sans modèle éducatif, dépassé par la situation et devenu une “proie facile” en prison. Selon l’avocat, son client aurait été envoyé récupérer des colis pour d’autres détenus avant d’être victime de violences et de menaces.
Il évoque une mère “volage” qui sort en laissant l’enfant à son compagnon “dépassé par les pleurs”. L’avocat souligne que le seul rapport d’expertise disponible concerne les morsures, et qu’il ne permet pas d’affirmer qu’elles proviennent de l’accusé. Une expertise complète de l’enfant est encore attendue.
- Le seul rapport d’expertise ne permet d'affirmer qui a infligé les morsures -
Selon lui, l’expertise psychologique réalisée sur son client conclurait à une “absence de dangerosité” vis-à-vis des enfants. La défense indique qu'elle entend éventuellement de demander la requalification des faits, leur correctionnalisation, et s’oppose à un nouveau maintien en détention.
Un CDI fraîchement signé et une attestation d’hébergement “loin de la mère et de l’enfant” ont été versés au dossier, bien que le mis en cause peine à expliquer quel sera réellement son emploi. À l’audience, tête baissée, vêtu d'un pantalon noir et d'un haut orange fluo il répond timidement aux questions d'une voix quasi inaudible.
Pour le ministère public, les garanties avancées restent faibles. Le suspect, qui encourt vingt ans de réclusion, pourrait chercher à se soustraire à la justice. Son déni récent et son impulsivité sont également relevés : “Il ne maîtrise pas ses pulsions”, “il n’est pas dans une démarche de vérité”, “il présente un risque de réitération”.
La chambre de l'instruction, déjà saisie d’un précédent appel contre sa détention provisoire, a décidé de maintenir le vingtenaire en détention ce mercredi.
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