Menaces de mort sur les réseaux sociaux, course-poursuite en voiture, machette brandie à une station-service : ce lundi 25 août 2025, trois prévenus se sont succédés à la barre du tribunal judiciaire. Tous sont repartis menottés vers la maison d’arrêt de Domenjod après une audience marquée par les récits d’excès et de violences (Photo RB/www.imazpress.com).
La salle des comparutions immédiates a encore une fois offert ce lundi 25 août 2025 un défilé d’histoires personnelles et de dossiers chargés. Trois prévenus se sont succédé à la barre, avec des attitudes contrastées mais un point commun : tous ont fini par repartir menotté vers Domenjod. Des menaces en ligne à la course-poursuite en voiture, jusqu’à la machette brandie à une station-service, la justice a mis en lumière un après-midi entier d’excès et de dérives.
Premier à comparaître, Stevenson H., 28 ans, est arrivé dans le box en silence, vêtu simplement, le regard bas. Né en 1993, il devait être jugé pour des menaces de mort présumées proférées sur les réseaux sociaux, le 11 juillet dernier. Mais son dossier n’a pas pu avancer. En cause : une expertise psychiatrique toujours pas réalisée, pourtant indispensable pour évaluer sa responsabilité pénale.
C’est la deuxième fois que son audience échoue à se tenir pour cette raison. Détenu depuis plusieurs semaines déjà, il a de nouveau été reconduit à la maison d’arrêt de Domenjod. Les cris des geôles, à l'arrière du prétoire, ont ponctué sa sortie, signe du climat tendu au sein du tribunal judiciaire.
- La cavale inutile de Yacine Z. -
À la barre ensuite, Yacine Z., un grand gaillard barbu, mal rasé et vêtu de façon négligée. Le 23 août, à Saint-André, il a refusé d’obtempérer à un contrôle de police. Les faits commencent banalement : un stop non respecté, gyrophare enclenché. Mais au lieu de s’arrêter, le conducteur accélère, grille plusieurs autres intersections et prend des risques insensés, faisant courir un danger aux automobilistes croisés sur la RN2 en début de soirée. Un second équipage est mobilisé et parvient à l’intercepter.
Face aux juges, le jeune homme tente une justification : il aurait pris le volant parce que son ami, à ses côtés, était sous l’emprise de zamal et d’alcool. Mais l’explication s’écroule vite. Lui-même n’a pas le permis, et son casier porte déjà trois mentions, dont des refus d’obtempérer. Il sortait de prison depuis à peine dix jours, sanctionné en août 2024 pour vol par escalade et conduite dangereuse. Son avocate plaide ses efforts et sa volonté de reconnaître les faits.
Le procureur, ironique, souligne qu’il n’a "tenu que dix jours dehors". Résultat : 9 mois de prison ferme et révocation d’un sursis de 5 mois. Au total, 13 mois derrière les barreaux attendent le jeune homme, reconduit immédiatement à Domenjod.
- La machette brandie à la pompe -
Troisième dossier : celui de Jean-Sébastien A., né en 1996. Vêtu d’un tee-shirt et d'un bermuda, nerveux, il multiplie les gestes amples devant les magistrats, comme s’il rejouait la scène. Le 19 août, il circulait sans permis ni assurance sur la route de Trou d’Eau lorsqu’il s’est embrouillé avec un autre conducteur qui le suivait de trop près. Tous deux se sont retrouvés à la station-service. L’homme qui le collait lui demande des explications, mais la tension monte rapidement.
Jean-Sébastien sort alors une machette, la lève très haut et poursuit l’autre qui s’enfuit en courant entre les pompes. Sur les vidéos exploitées par les enquêteurs, on le voit brandir l’arme, prêt à frapper, avant que des pompistes ne s’interposent pour calmer la situation.
Interrogé par les juges, il assure n’avoir "pas voulu le tuer". La victime, elle, demande simplement ce qui se serait passé sans l’intervention des employés. Son casier est lourd : neuf mentions, dont de multiples violences, y compris conjugales. Pêcheur de profession, vivant des minima sociaux, il a souvent eu affaire aux tribunaux.
Le parquet qualifie le dossier de "très désagréable", reflet d’une violence routière inquiétante. La peine prononcée est de 18 mois de prison dont 9 mois assortis d’un sursis probatoire avec obligation de soins, 200 euros d’amende, cinq ans d’interdiction de port d’arme et l’annulation de son permis. Il est maintenu en détention le temps qu'éventuellement, le juge d'application des peines accepte le placement sous surveillance électronique, l'intéressé n'ayant pas commis de délit depuis 2019.
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