Un projet axé autour de la formation

Football : avec Dominique Veilex, la Capricorne veut franchir un cap

  • Publié le 9 août 2020 à 02:59
  • Actualisé le 9 août 2020 à 08:51

Alors qu'il était en passe de s'engager au FC Balagne (Corse), Dominique Veilex a finalement accepté d'entraîner l'AS Capricorne (Ravine des Cabris - Saint-Pierre). Cette arrivée tardive à une semaine du début du championnat a ravi l'entraîneur, qui souhaite terminer sa carrière à La Réunion. Ravi également le club qui souhaite s'installer durablement dans l'élite du football péi. Après trois journées, les résultats sont encourageants et l'ancien entraîneur de l'Excelsior se montre toujours aussi enthousiaste à l'idée d'accompagner la Capricorne et ses jeunes joueurs dans leur progression. Ils se déplacent à Saint-Leu, ce dimanche (15h30) pour y affronter l'AS Marsouins. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Le football est ainsi fait, même au niveau amateur, ses principaux acteurs peuvent changer de cadre, de ville et de club presque du jour au lendemain. Et quand la crise sanitaire s’en mêle, une équipe peut se retrouver sans entraîneur à trois semaines de la reprise du championnat. C’était le cas de l’AS Capricorne, après la démission de Grégory Bénard, le 29 juin dernier.

Un club sans entraîneur d’un côté, un entraîneur sans club de l’autre. Dominique Veilex, qui cherchait un nouveau challenge après son départ de l’Excelsior, et la Capricorne étaient finalement faits pour s’entendre. “Avec Dominique, ça fait deux ans qu’on s’appelle. Il n’y avait pas eu d'opportunités avant, mais on avait vraiment envie de travailler ensemble”, relate le président Thierry Suzanne, bien heureux d’avoir pu attirer un technicien du calibre de Dominique Veilex à la Capricorne.

Le Vauclusien se montre tout aussi enjoué de son nouveau poste, après une belle et riche expérience à Saint-Joseph. “J’ai fait trois ans à l’Excelsior. Aujourd’hui trois ans pour un entraîneur, c’est exceptionnel. On estimait qu’on était arrivé en fin de cycle, on n'était plus en osmose au niveau du discours. La quatrième année aurait peut-être été l’année de trop, mais je ne garde que des bons souvenirs.”

- Finir à La Réunion -

Des bons souvenirs parmi lesquels la 2ème place du championnat en 2017 ou la finale de la Coupe de La Réunion et le 8ème tour de Coupe de France en 2018. Ces places d'honneur ne satisfont pas le compétiteur qu’il est, mais ont fait de Dominique Veilex une référence dans le football réunionnais. 

Un football qui l’avait vu mettre fin à sa carrière de joueur et où il souhaite désormais terminer sa carrière d’entraîneur. “J’étais en contact avec deux clubs de Métropole, dont un très avancés. Je les avais prévenus que je ne voulais faire qu’une année et revenir à La Réunion parce que j’ai ma famille ici. Entre temps Thierry Suzanne m’a appelé, j’ai écouté ce qu’il avait à me proposer. Le club veut s’installer durablement en R1, le challenge m’a plu”, retrace-t-il simplement.

Dominique Veilex a beau avoir entraîné en Ligue 2, en National et deux des clubs les plus huppés de La Réunion, ne lui parlez pas de régression pour évoquer son arrivée à la Capricorne. “Je suis un passionné, heureux sur terrain. Si on ne me parle que d’argent et qu’il n’y a pas de possibilité de faire progresser le club, ça ne m’intéresse pas. Le président structure son club année après année. Il a embauché un directeur sportif, Patrice Maupoux, qui fait un excellent travail. C’est encore une étape supplémentaire.”

Il émet cependant un bémol, l'état des infrastructures à disposition de son groupe. “C'est ce qui pourrait un jour limiter la progression, si la Capricone doit devenir un club phare de La Réunion. Les jeunes partagent parfois le terrain alors qu’ils devraient avoir un terrain entier.”

Un problème dont a pleinement conscience Thierry Suzanne, mais qui ne dépend pas de lui. Le club voisin de la Ligne Paradis va récupérer son terrain cette année, et ne jouera plus au stade Joffre-Labenne. “On avance, mais on ne peut pas tout révolutionner en trois ans”, concède le prsident. 

- "Notre politique est axée autour de la formation" - 

La Capricorne n'en reste pas moins en constante croissance. Elle sort d'ailleurs d’une belle saison avec une 8ème place en championnat et surtout une finale de Coupe régionale. Avec Dominique Veilex, le club espère asseoir un peu plus sa place dans l’élite du football péi et franchir un cap, tout en restant fidèle à son identité.

“On est club de quartier”, dit avec fierté Thierry Suzanne. “Notre politique depuis trois ans est vraiment axée sur la formation. On a pas mal de jeunes qui évoluent dans les équipes seniors. Les résultats sont là et nous donnent raison.”

L'opportunité de travailler avec des jeunes joueurs est exactement ce qui a poussé Dominique Veilex à accepter l’offre du club de la Ravine des Cabris, à une semaine du début du championnat. “On sent que c’est un club familial. Il y a beaucoup de jeunes à faire progresser, je suis très attaché à cela. Le seul inconvénient, c’est que je n’ai pas choisi les joueurs et que je n’ai pas fait la préparation. Malgré tout, je connaissais déjà 50% de l’effectif parce que les ai eus soit à l’Excelsior, soit à la Saint-Pierroise, soit en Corse comme Quentin Boesso.”

Une familiarité qui porte pour le moment ses fruits, puisqu’après trois journées, la Capricorne pointe à la 7ème place du championnat, avec une victoire, un nul et une défaite qui n’a rien d’infamante à Saint-Denis. Des résultats encourageants au vu des circonstances et qui permettrait au club de remplir son objectif : faire mieux que la 8ème place de la saison dernière en championnat.

“Ils ont aussi perdu la finale de la Coupe, donc si on peut la gagner cette année, c’est bien”, sourit toutefois Dominique Veilex. Chassez le compétiteur, il revient au galop.

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