Wuambushu

À Mayotte, l’État veut toujours détruire 1.000 logements insalubres

  • Publié le 19 mai 2023 à 15:58

L’État prévoit toujours de détruire à Mayotte dans les prochains mois "1.000 cases identifiées" comme étant des logements insalubres, a indiqué vendredi le préfet de ce département français de l’océan Indien lors d’une visite dans le quartier de Cavani, à Mamoudzou. (Photo Photo gm/www.imazpress.com)

Les autorités françaises ont déployé depuis avril des forces de l’ordre en nombre à Mayotte pour préparer une série d’interventions de police regroupées sous le nom de Wuambushu (« reprise » en mahorais). Cette opération vise à déloger les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus des Comores voisines, des bidonvilles insalubres du département le plus pauvre de France.

- "Les gens vivent dans des conditions insupportables" -

Lors d’une visite ouverte à la presse tôt vendredi à Cavani (nord-est), le préfet, Thierry Suquet, a réaffirmé sa ferme volonté de "lutter contre l’habitat insalubre". "Les gens vivent dans des conditions insupportables, ils mettent leur vie en danger", a-t-il insisté. Une quinzaine d’agents de l’Agence régionale de santé, de la préfecture et de travailleurs sociaux étaient présents à ses côtés pour identifier les cases en tôle à démolir.

À Cavani, « nous en avions recensé 90 par vue aérienne mais nous en avons déjà dénombré 10 de plus", a souligné Psylvia Dewas, en charge de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture. « Les travailleurs sociaux reviendront ensuite pour réaliser des enquêtes sociales dans le but de proposer des solutions de relogement aux familles", a-t-elle assuré.

- Démolition "même si les familles refusent les propositions" -

Selon le préfet, sur les 1.000 logements identifiés pour être démolis à Mayotte, "300 ont déjà fait l’objet d’enquêtes sociales". Les personnes en situation régulière se verront proposer "une solution de relogement au fur et à mesure" mais, a-t-il prévenu, "le principe de démolition n’est jamais remis en question, même si les familles refusent les propositions".

"Nous ne savions pas qu’ils allaient détruire nos maisons", lance Nadjim Rouzounati, mère de trois enfants, devant le numéro « 62 » qui vient d’être marqué à la bombe sur la case de son voisin à Cavani. Cette femme en situation régulière habite ici depuis près de 30 ans. "Et maintenant, on va aller où ?", s’inquiète celle qui n’a pas encore reçu de proposition de relogement.

AFP

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