132 personnes manquent à l'appel

À Tel-Aviv, un tunnel et un rassemblement pour se sentir proche des otages à Gaza

  • Publié le 20 janvier 2024 à 02:57
  • Actualisé le 20 janvier 2024 à 07:26

Des milliers d'Israéliens ont exprimé samedi la douleur d'une nation et leur solidarité avec les otages du Hamas à Gaza, lors d'un rassemblement à Tel-Aviv.

Non loin, un tunnel reconstitué a également été dévoilé sur une place de la ville, destiné à symboliser l'épreuve que vivent les otages, enlevés le 7 octobre et toujours retenus dans le territoire palestinien par le mouvement islamiste Hamas et ses alliés.

"Nous continuerons à venir ici chaque semaine jusqu'à ce que tout le monde soit libéré", promet Edan Begerano, 47 ans, venu sur le lieu du rassemblement rebaptisé symboliquement "place des otages".

Dans l'après-midi, des proches avaient parcouru les 30 mètres du tunnel reconstitué. Nièce d'un otage, Eyal Moar a bien conscience que "ce n'est qu'une petite partie" du vécu des otages, dont les visages sont omniprésents en Israël.

Son oncle, Abraham Munder, 79 ans, est l'une des quelque 250 personnes, civiles et militaires, enlevées le 7 octobre dans le sud d'Israël lors des attaques des commandos islamistes du Hamas palestinien venus de la bande de Gaza.

Lors d'une trêve d'une semaine fin novembre, une centaine a été relâchée en échange de prisonniers palestiniens. Mais 132 manquent à l'appel, dont 25 sont morts sans que leurs corps n'aient été restitués, selon les autorités israéliennes.

"Nous savons que les conditions sont horribles: pas d'air frais, très peu de nourriture, pas de médicaments, pas de lumière du soleil, ils dorment par terre", sans parler de "l'état psychologique", décrit Eyal Moar, le visage grave.

Certains ont été enlevés après avoir été blessés, d'autres souffrent d'affections chroniques comme l'asthme, ou voient leur santé pâtir des conditions de détention.

Le gouvernement israélien a annoncé vendredi que des médicaments leur seraient envoyés "dans quelques jours", après un accord avec le Qatar.

L'artiste israélien Roni Levavi est le concepteur de cet étroit tunnel faiblement éclairé que parcourent des proches des otages, sur fond de sons de tirs et de bombardements. Il a voulu faire "une reconstitution la plus fidèle" en s'appuyant sur des images de tunnels de Gaza parues dans les médias, explique-t-il à l'AFP.

Les Israéliens sont convaincus que les otages sont retenus dans le tentaculaire réseau souterrain du Hamas dans la bande de Gaza.

"Je tremble, je ne peux pas respirer, j'étais là 5 minutes et je voulais juste partir en courant", raconte Ella Ben Ami, qui tient une pancarte avec le portrait de son père. Son père Ohad Ben Ami, 55 ans, est toujours retenu dans la bande de Gaza.

- "Maintenant" -

Depuis trois mois, leurs proches organisés en collectif multiplient les conférences de presse et interpellent les autorités.

La mobilisation était encore massive samedi soir à Tel-Aviv où des milliers de personnes se sont rassemblées, scandant régulièrement "maintenant" quand des personnalités se relayaient pour demander la libération et adresser des messages de soutien.

"La France n'abandonne pas ses enfants", a notamment promis dans un message enregistré, diffusé sur écrans géants, le président français Emmanuel Macron, dont plusieurs compatriotes comptent parmi les otages. Il a appelé à "reprendre encore et encore les négociations pour leur libération".

La question des otages rythme le quotidien des Israéliens dont le soutien à la guerre reste massif, plus de trois mois après son déclenchement.

Seule une centaine de personnes se sont brièvement réunies non loin pour réclamer la paix et un cessez-le-feu.

Israël a engagé la guerre à Gaza en réponse aux attaques qui ont entraîné la mort de quelque 1.140 personnes, en majorité des civils, selon le décompte de l'AFP à partir des chiffres israéliens.

Depuis le 7 octobre, plus de 23.800 personnes, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, ont été tués dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

AFP

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