Etats-Unis

Biden sonne le "retour" d'une Amérique ouverte sur le monde

  • PubliĂ© le 25 novembre 2020 Ă  00:47
  • ActualisĂ© le 25 novembre 2020 Ă  06:32
Joe Biden lors de la présentation des premiers grands noms de son futur gouvernement, le 24 novembre 2020 à Wilmington, dans le Delaware

Le prĂ©sident Ă©lu Joe Biden a proclamĂ© mardi que l'AmĂ©rique Ă©tait "de retour, prĂȘte Ă  guider le monde", en prĂ©sentant les poids lourds qu'il a choisis pour mener la diplomatie et la sĂ©curitĂ© dans son futur gouvernement.

Tous masqués et à distance de précaution, Covid-19 oblige, sur une grande scÚne dans son fief de Wilmington, le démocrate de 78 ans a présenté les six premiers grands noms désignés pour l'accompagner à son arrivée à la Maison Blanche, le 20 janvier.

Avec en message-clĂ© le retour du multilatĂ©ralisme, contre-pied de "l'AmĂ©rique d'abord" prĂŽnĂ© par Donald Trump. Et sa "dĂ©termination" Ă  lutter contre le changement climatique. "C'est une Ă©quipe qui reflĂšte le fait que l'AmĂ©rique est de retour, prĂȘte Ă  guider le monde et pas Ă  s'en retirer", a dĂ©clarĂ© Joe Biden, accompagnĂ© de sa future vice-prĂ©sidente Kamala Harris. Cette premiĂšre salve de nominations comprend plusieurs personnalitĂ©s chevronnĂ©es ayant servi sous Barack Obama, comme Antony Blinken, futur chef de la diplomatie.

"Nous ne pouvons pas résoudre seuls les problÚmes du monde, nous devons travailler avec les autres pays", a affirmé cet ex-numéro deux du département d'Etat, soulignant le besoin de "coopération" et de "partenariat" avec les pays étrangers. "Le multilatéralisme est de retour, la diplomatie est de retour", a renchéri la future ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

- "Menace existentielle" -

Signalant son engagement Ă  lutter contre la "crise climatique", le futur 46e prĂ©sident des Etats-Unis a créé un rĂŽle d'Ă©missaire spĂ©cial pour John Kerry, ex-chef de la diplomatie amĂ©ricaine, afin qu'il "mobilise pour affronter" cette "menace existentielle". "Je ne sous-estime pas une seule seconde les difficultĂ©s Ă  respecter mes engagements audacieux", a lancĂ© le prĂ©sident Ă©lu, qui a promis de revenir dĂšs le premier jour de son mandat dans l'accord de Paris et de parvenir aux Etats-Unis Ă  la neutralitĂ© carbone en 2050. "Mais en mĂȘme temps, personne ne devrait sous-estimer une seule seconde ma dĂ©termination Ă  le faire".

John Kerry, qui avait lui-mĂȘme signĂ©, au nom des Etats-Unis, l'accord sur le climat nĂ©gociĂ© en 2015, a pour sa part appelĂ© la communautĂ© internationale Ă  encore "plus d'ambition", affirmant que cet accord n'Ă©tait pas "Ă  lui seul (...) suffisant".

Disant vouloir donner une plus grande place aux femmes et aux minoritĂ©s, l'ancien vice-prĂ©sident de Barack Obama a dĂ©signĂ© plusieurs pionniers, avec le premier Hispanique Ă  la tĂȘte de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, Alejandro Mayorkas, et la premiĂšre femme Ă  la tĂȘte des services de renseignement, Avril Haines. Sur la scĂšne avec eux, Jake Sullivan, nommĂ© conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale, est un proche collaborateur de M. Biden.

Le démocrate prévoit aussi, selon une source dans son entourage, de nommer au Trésor l'ancienne présidente de la Banque centrale Janet Yellen, un poste jusqu'ici toujours occupé par des hommes. En choisissant ces personnalités qualifiées et habituées du pouvoir, sans effet surprise, Joe Biden signale un retour à une politique plus traditionnelle que son prédécesseur Donald Trump, novice en politique à son arrivée à Washington sur la promesse de rompre avec l'establishment.

- AccĂšs aux dossiers sensibles -

AprÚs deux semaines d'un déni sans précédent dans l'histoire américaine, le président sortant a finalement donné lundi soir, d'un tweet, son feu vert à l'ouverture du processus de transition vers une administration Biden. Sans pour autant concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre. Juste avant le tweet présidentiel, l'agence gouvernementale chargée du protocole de transition, la GSA, avait envoyé une lettre informant Joe Biden qu'elle ouvrait finalement le processus, dans une décision "indépendante".

Comprendre: pas sur commande du président sortant, mais aprÚs la certification des résultats dans plusieurs Etats-clés et une volée de revers en justice pour l'équipe Trump. AprÚs le Michigan lundi, la Pennsylvanie a à son tour certifié mardi la victoire de Joe Biden.

Dans les faits, ce feu vert débloque des fonds pour que l'équipe Biden puisse s'organiser, et lui ouvre la porte de l'administration Trump afin de se coordonner sur les sujets brûlants, comme la campagne de vaccination à venir pour lutter contre la pandémie. Joe Biden aura par ailleurs enfin accÚs aux informations classées secret défense.

Apparaissant de plus en plus isolĂ© dans sa tentative de nier la dĂ©faite, Donald Trump a fait une curieuse --et trĂšs brĂšve-- intervention mardi. Sans un mot pour l'Ă©lection, il s'est fĂ©licitĂ© du nouveau record de la Bourse de New York, le Dow Jones ayant dĂ©passĂ© pour la premiĂšre fois la barre symbolique des 30.000 points, et des avancĂ©es vers un vaccin contre le Covid-19. Autre Ă©vĂ©nement Ă  son agenda: la grĂące de deux dindes, rendez-vous traditionnel Ă  la Maison Blanche avant la grande fĂȘte de Thanksgiving.

AFP

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