Brandt : le gouvernement veut croire Ă  un "projet alternatif"

  • PubliĂ© le 12 dĂ©cembre 2025 Ă  15:39
  • ActualisĂ© le 12 dĂ©cembre 2025 Ă  17:40
Des palettes brĂ»lent devant l'usine Brandt oĂč sont rassemblĂ©s des employĂ©s, le 11 dĂ©cembre 2025 Ă  VendĂŽme, dans le Loir-et-Cher

Opération sauvetage, acte II : au lendemain de la décision de liquidation du groupe Brandt et de quelque 700 emplois, le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, a assuré que le gouvernement croyait en la possibilité d'un "nouveau projet" industriel pour la région, dans un autre domaine que l'électroménager.

"Je ne laisse pas tomber le sujet Brandt", a déclaré le ministre vendredi sur TF1, soulignant qu'"il y a un site industriel qui est présent, il y a des savoirs-faire qui sont présents et donc la capacité d'imaginer un nouveau projet industriel sur ce site".

"Ce ne sera pas forcĂ©ment bien entendu dans le secteur de l'Ă©lectromĂ©nager puisque pour Brandt c'est fini", a toutefois prĂ©cisĂ© le cabinet du ministre dans la foulĂ©e, "mais ça peut ĂȘtre dans d'autres secteurs".

Le tribunal des activitĂ©s Ă©conomiques de Nanterre a prononcĂ© jeudi la liquidation judiciaire du groupe centenaire d'Ă©lectromĂ©nager Brandt, qui employait 700 personnes, notamment prĂšs d'OrlĂ©ans, oĂč se trouve le principal site industriel du groupe, avec 350 salariĂ©s.

La justice a ainsi rejeté un projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, qui devait permettre de sauver au moins 370 emplois.

Mais, tout en se voulant "prudent", le ministre des PME, Serge Papin, a estimé qu'il "reste encore une possibilité aprÚs la liquidation judiciaire", compte tenu de la vingtaine de millions d'euros mobilisés par l'Etat et les collectivités pour soutenir le projet de Scop : "on sait qu'il y a des expériences qui ont été réussies avec les Scop. Je pense notamment à Duralex", a déclaré M. Papin.

"D'ici la fin de l'annĂ©e, on va se revoir avec les acteurs locaux pour essayer de rebĂątir un projet. Un autre projet peut-ĂȘtre, un projet sĂ©rieux, tout aussi sĂ©rieux que celui-ci, avec plus d'investisseurs privĂ©s sans doute aussi", a ajoutĂ© M. Martin.

- Un "rebond" mais "sur le temps long" -

Bercy souhaite "capitaliser sur la dynamique qui a été engagée", mais en "prenant le temps de le définir d'abord de maniÚre concertée et que ce projet soit le plus solide, pérenne possible", a indiqué le cabinet de Sébastien Martin, qui a indiqué souhaiter un "rebond", tout en évoquant une réflexion "sur le temps long".

En attendant, l'Etat "accompagnera les salariés pour faire en sorte que ce plan social soit bien construit", a-t-il assuré, ajoutant compter sur les entreprises "dynamiques" du bassin d'emploi d'Orléans, pour permettre à des salariés de Brandt de retrouver un emploi.

A l'annonce de la décision du tribunal, jeudi, le ministre de l'Economie et des Finances, Roland Lescure, et Sébastien Martin, ont rappelé que l'Etat et les collectivités avaient mobilisé une vingtaine de millions d'euros, et déploré que "les autres acteurs indispensables" n'aient "pas souhaité se positionner pour sauver Brandt", désignant, sans les nommer, les banques.

"Il y a eu peu de partenaires bancaires, c'est vrai", a déclaré vendredi Sébastien Martin, qui aurait souhaité que, "face à l'urgence de la situation, on se dise que les procédures habituelles, on pouvait faire un peu mieux, un peu plus vite".

La CGT MĂ©tallurgie a appelĂ© vendredi "l'ensemble des salariĂ©s Ă  poursuivre la mobilisation", demandant "au procureur de la rĂ©publique de faire appel de cette dĂ©cision" et Ă  l'Etat, "au-delĂ  des discours", de s'engager "pour maintenir l’activitĂ© de cette entreprise centenaire et garantir l’ensemble des emplois actuels".

AFP

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