Soixante-deux femmes et quatre bébés ont été libérés vendredi par les forces armées du Burkina Faso, plus d'une semaine après leur enlèvement dans le nord du pays par des djihadistes présumés, ont indiqué la télévision publique et une source sécuritaire. (Photo d'archive : AFP)
La Radio-Télévision du Burkina (RTB) a montré des images de ces femmes, libérées vendredi et ramenées à Ouagadougou, évoquant une opération
des forces armées. Plusieurs sources sécuritaires ont confirmé à l'AFP leur libération.
Ces femmes et leurs bébés avaient été enlevés jeudi et vendredi dans les alentours d'Arbinda, dans la région du Sahel, alors qu'elles étaient sorties de leur village pour aller chercher de quoi se nourrir.
Selon des sources au sein des services de sécurité, elles ont été retrouvées dans la zone de Tougouri, dans la région voisine du Centre-Nord, 200 km plus au sud, avant d'être héliportées vers la capitale burkinabée dans la soirée, où elles ont été accueillies par des responsables de l'armée.
"Leur débreffage permettra d'en savoir plus sur leurs ravisseurs, leur détention et leur convoi
", poursuit l'une des sources. Des recherches terrestres et aériennes avaient été lancées pour les retrouver.
Une partie du pays, notamment la région du Sahel où se trouve Arbinda, est depuis plusieurs mois sous blocus des groupes djihadistes. Les localités sont difficilement ravitaillées en vivres, ce qui pousse les habitants à sortir de leurs villages pour trouver de la nourriture.
Jeudi, le Burkina Faso a été endeuillé par une série d'attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l'armée.
- Série d'attaques sanglantes -
Une première attaque a visé un poste avancé des VDP à Rakoegtenga, une ville située dans la province de Bam (nord), tuant six d'entre eux ainsi qu'une femme, a indiqué un responsable local des VDP. Plus à l'ouest, dans la province de Nayala, une embuscade
a eu lieu contre un convoi escorté par des militaires et des VDP sur l'axe Siena-Saran
, a ajouté cette même source. Une dizaine d'autres VDP et un civil sont tombés dans cette deuxième attaque
, a précisé ce responsable et une dizaine de personnes ont été blessées, certaines gravement.
Dans la province du Sanmatenga (centre-nord), une équipe mixte composée de militaires et de VDP a été prise à partie
à Zincko, indique une autre source sécuritaire. Une dizaine de terroristes ont été neutralisés [tués, NDLR]. Malheureusement, quatre civils ont également péri
, précise cette source.
Enfin, dans la soirée, plus au sud, des hommes armés ont fait irruption dans la ville de Sanaba, dans la province des Banwa, tuant huit civils. La commune de Sanaba est située à quelques kilomètres de Solenzo, dont l'armée avait annoncé la reconquête fin décembre face aux groupes djihadistes. C'est à Solenzo que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait livré son message de fin d'année.
Vendredi soir, les autorités de Ouagadougou n'avaient pas réagi à cette série d'attaques.
Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe armé État islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.
AFP