Education nationale

Ecole: Elisabeth Borne dévoile ses arbitrages et revient sur le "brevet couperet"

  • PubliĂ© le 17 janvier 2025 Ă  17:16
  • ActualisĂ© le 17 janvier 2025 Ă  17:29
Elisabeth Borne le 15 novembre 2024, Ă  Paris

Le brevet ne sera finalement pas un sĂ©same obligatoire pour entrer en seconde, a annoncĂ© le gouvernement qui, aprĂšs ĂȘtre revenu sur la suppression de 4.000 postes dans l'Education nationale, vient de dĂ©voiler ses arbitrages pour la prochaine rentrĂ©e.

La décision de revenir sur les 4.000 suppressions "est un choix fort", qui "reflÚte notre ambition de réduire les inégalités entre les élÚves et les territoires", a déclaré la ministre de l'Education Elisabeth Borne, lors d'une réunion ministérielle avec les organisations syndicales pour leur présenter la répartition par académie des postes dans l'enseignement public à la rentrée 2025.

"Cette dĂ©cision tĂ©moigne de ma volontĂ© d’amĂ©liorer, dans l’ensemble des acadĂ©mies, l'encadrement des Ă©lĂšves", a-t-elle encore dit dans son discours, communiquĂ© Ă  la presse. Et pour le collĂšge, "Ă  la rentrĂ©e 2025, nous intensifierons Ă©galement nos efforts en faveur de l’apprentissage des fondamentaux, pour Ă©lever le niveau des Ă©lĂšves".

Au collÚge, la nouvelle ministre a annoncé que l'obtention du brevet en classe de troisiÚme ne serait finalement "pas rendu obligatoire pour accéder à la classe de seconde", contrairement à ce qu'avait prévu le précédent gouvernement.

"C'est une bonne nouvelle" a réagi auprÚs de l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collÚges et lycées), pour qui cette mesure "inacceptable" aurait "marqué un retour en arriÚre de prÚs de 50 ans sur la démocratisation scolaire".

- les groupes "envers et contre tous" -

La prédécesseure d'Elisabeth Borne, Anne Genetet, avait repris à son compte ce "brevet couperet" pour entrer en seconde, l'une des mesures phare du "choc des savoirs" lancé par Gabriel Attal en décembre 2023, annonçant qu'il se mettrait en place en 2027.

S'il est abandonné, le niveau d'exigence du brevet sera, lui, "renforcé" grùce à la suppression des correctifs académiques des notes, déjà mise en place, et la modification de la répartition confirmée entre le contrÎle continu et le contrÎle terminal (l'examen passant de 50 à 60% de la note finale), a souligné Elisabeth Borne.

Autre mesure emblématique du "choc des savoirs", les "groupes de niveau" en français et mathématiques en 6e et 5e, rebaptisés "groupes de besoin", seront en revanche poursuivis, mais une premiÚre évaluation sur cette mesure sera faite "en juin".

La ministre les maintient "envers et contre tous, alors mĂȘme que tout montre que c'est un Ă©chec pĂ©dagogique", a regrettĂ© Sophie VĂ©nĂ©titay.

Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa, a déploré aussi qu"'il n'y ait pas "d'abandon global" de "la feuille de route du +choc des savoirs+".

- "Flou" -

La ministre ne reprend toutefois pas l'extension partielle des groupes de besoin en 4e et 3e, comme s'y était engagée Anne Genetet, à raison d'une heure par semaine en alternance, en français et en mathématiques.

Elle veut en revanche "permettre aux équipes de concevoir des dispositifs d'approfondissements", "renforcer les moyens alloués aux dispositifs +Devoirs faits+ pour les classes de 4e et 3e, et aux stages de réussite de la 4e à la seconde."

L'expérimentation de classes de "prépa-seconde" - des classes sur-mesure pour les élÚves n'ayant pas eu leur brevet -, mise en place cette année, sera de son cÎté maintenue pour l'année scolaire 2025-2026 "le temps d'une évaluation approfondie de leurs effets", a indiqué la ministre.

Mme Borne a dit vouloir une réflexion pour "la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien" pour ces élÚves.

Concernant les postes pour la rentrée, le ministÚre prévoit la création nette de 324 emplois dans le second degré (collÚges et lycées), malgré la diminution de 11.902 élÚves prévue en septembre.

Dans le premier degré (école maternelle et élémentaire), le ministÚre table pour la rentrée sur une réduction de 470 emplois - beaucoup moins que prévu dans le projet de budget (plus de 3.000) -, liée à la baisse démographique (avec 80.811 élÚves en moins attendus à la rentrée).

Cela permettra notamment d'améliorer le taux d'encadrement (à 6,13 enseignants pour 100 élÚves, contre 6,05 à la rentrée 2024) et de "renforcer les brigades de remplacement" des enseignants absents, a promis Elisabeth Borne.

AFP

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