PrÚs de 125.000 cas confirmés

Espagne: confinement prolongé au moins jusqu'au 25 avril

  • PubliĂ© le 4 avril 2020 Ă  20:03
  • ActualisĂ© le 4 avril 2020 Ă  22:26
Pedro Sanchez lors de la visite d'une usine fabriquant des respirateurs Ă  Mostoles, prĂšs de Madrid, le 3 avril 2020

Le confinement de la population va ĂȘtre prolongĂ© en Espagne jusqu'au 25 avril pour freiner la propagation du coronavirus, a annoncĂ© samedi le chef du gouvernement Pedro Sanchez, qui n'a pas exclu d'autres prolongations.

L'"hibernation" Ă©conomique dĂ©crĂ©tĂ©e dimanche dernier et consistant Ă  mettre Ă  l'arrĂȘt durant deux semaines toutes les activitĂ©s non essentielles ne sera en revanche pas prolongĂ©e au-delĂ  du week-end de PĂąques, a ajoutĂ© le socialiste.

"Le conseil des ministres de mardi prochain sollicitera de nouveau l'autorisation de la Chambre des députés pour prolonger, pour la deuxiÚme fois, l'état d'alerte", qui a permis d'imposer un confinement des plus stricts, "jusqu'au samedi 25 avril à minuit", a déclaré M. Sanchez dans une allocution télévisée.

Décrété le 14 mars, l'état d'alerte devait prendre fin le 11 avril à minuit aprÚs avoir déjà été prolongé de deux semaines.

Ces deux semaines supplémentaires de confinement sont "le temps dont a besoin notre systÚme de santé pour se redresser", a souligné M. Sanchez.
L'Espagne est le deuxiÚme pays le plus endeuillé au monde aprÚs l'Italie, avec 11.744 décÚs dus au Covid-19 selon le dernier bilan publié samedi, et prÚs de 125.000 cas confirmés.

La hausse du nombre de cas a toutefois ralenti progressivement depuis le milieu de la semaine derniÚre et le nombre de morts vient de baisser deux jours de suite à 809 aprÚs le record de 950 décÚs annoncé jeudi.

- "Lueur d'espoir" -

"Nous savons aujourd'hui que ces trois semaines d'isolement collectif" depuis la mi-mars "sont en train de porter leurs fruits", a affirmé M. Sanchez. Ce confinement a permis de "stopper la propagation du virus, contenir l'avalanche sur les hÎpitaux, soigner des malades et sauver des vies", a-t-il dit.

Toutefois, "nous relùcher maintenant aurait un résultat encore pire", a mis en garde le dirigeant, soulignant le risque d'une "seconde vague" de contagions. "Oui, nous voyons une lueur d'espoir", mais "nous entrons dans une nouvelle phase qui n'est pas du tout facile, la phase de transition", a souligné la docteure Maria José Sierra, du centre d'alertes sanitaires.

M. Sanchez n'a pas exclu de nouvelles prolongations de l'état d'alerte, tout en laissant entrevoir la possibilité d'assouplissement des strictes rÚgles de confinement si la situation s'améliore.

"Nous aurons plusieurs états d'alerte (...) jusqu'au retour définitif à la normale", a-t-il expliqué. "Nous commençons à observer un certain relùchement dans le respect des rÚgles (...) et nous devons vous demander de ne pas vous désespérer, de ne pas vous relùcher" et de "rester à la maison", a demandé de son cÎté le chef de la police nationale José Garcia Molina lors d'une conférence de presse.

L'Espagne est toujours par ailleurs engagée dans une course contre la montre pour se procurer le matériel médical qui manque cruellement à ses hÎpitaux débordés, notamment des respirateurs.

Une cinquantaine sont arrivĂ©s d'Allemagne vendredi, dans le cadre de la demande d'aide de l'Espagne Ă  ses alliĂ©s de l'Otan. Un autre chargement devait ĂȘtre envoyĂ© de Turquie mais a finalement Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ© par les autoritĂ©s turques.

"Pour le moment (ce matériel) ne sortira pas de Turquie car le gouvernement (turc) le considÚre comme une priorité" pour ses propres malades, mais il sera de nouveau mis à la disposition de l'Espagne "dans un délai raisonnable", a assuré vendredi soir la ministre espagnole des Affaires étrangÚres Arancha Gonzalez Laya.

 AFP

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