Election

EuropĂ©ennes : la campagne se termine, place au vote

  • PubliĂ© le 8 juin 2024 Ă  08:00
  • ActualisĂ© le 8 juin 2024 Ă  08:27
Des bĂ©nĂ©voles du RN collent des affiches de campagne de Jordan Bardella, prĂ©sident du parti et tĂȘte de liste aux europĂ©ennes, le 6 mai 2024 Ă  Lyon

Le jour du vote est arrivé. Si la plupart des Français ne se rendront aux urnes que dimanche, les électeurs des Caraïbes et du continent américain s'exprimeront samedi pour les élections européennes, un scrutin pour lequel les sondages prédisent une victoire large et historique du Rassemblement national.

Alourdissant l'atmosphÚre, la PremiÚre ministre danoise Mette Frederiksen a été "frappée" vendredi par un homme selon ses services, un peu plus de trois semaines aprÚs une tentative d'assassinat contre le Premier ministre slovaque Robert Fico.

DerriĂšre le parti d'extrĂȘme droite en France, les jeux ne sont pas faits entre la liste de la majoritĂ© prĂ©sidentielle et celle du Parti socialiste, tandis que La France insoumise a amorcĂ© une remontĂ©e sensible dans les derniers jours.

A partir de 08H00 (12H00 en métropole) samedi, les premiers "a voté" retentiront dans les bureaux de Saint-Pierre-et-Miquelon. Les électeurs de Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Polynésie française et ceux vivant sur le continent américain voteront aussi samedi.

En toute fin de journée (23H00 dans l'Hexagone) ce sont les bureaux de Nouvelle-Calédonie qui ouvriront. Pour la plupart des électeurs, ceux établis en métropole, le scrutin commencera dimanche à 08H00, les premiers résultats officiels étant attendus à 20H00.

Les tĂȘtes de liste et leurs soutiens ont lĂąchĂ© leurs derniĂšres forces dans la bataille cette semaine pour tenter de faire pencher la balance en leur faveur.

A commencer par Emmanuel Macron, qui a évoqué la campagne en parallÚle de commémorations du Débarquement, s'attirant les foudres des oppositions. Le chef de l'Etat a profité de cette séquence mémorielle pour apparaßtre aux cÎtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son homologue Joe Biden, qu'il reçoit samedi à l'Elysée pour une visite d'Etat.

Emmanuel Macron, comme la tĂȘte de liste de sa majoritĂ© ValĂ©rie Hayer, donnĂ©e entre 14% et 16% dans les sondages vendredi, a martelĂ© son argument phare en fin de campagne : le risque de voir un groupe d'extrĂȘme droite peser au point de constituer une minoritĂ© de blocage au Parlement europĂ©en.

Reste Ă  savoir si l'implication d'Emmanuel Macron et du Premier ministre Gabriel Attal mobiliseront davantage de partisans que d'opposants. Car les sondages promettaient toujours vendredi une victoire Ă©crasante Ă  l'extrĂȘme droite, au-dessus de 30% des voix pour le Rassemblement national, qui voit dans ce scrutin un Ă©tape clĂ© dans sa quĂȘte de l'ElysĂ©e.

Pour Ă©viter le relĂąchement, la tĂȘte de liste Jordan Bardella a encore battu le rappel des troupes vendredi sur France 2, appelant Ă  infliger "un dĂ©saveu dans les urnes" Ă  Emmanuel Macron.

- LFI en embuscade ? -

A l'inverse, RaphaĂ«l Glucksmann, tĂȘte de liste PS-Place publique, entend bousculer une routine qui a marquĂ© les derniĂšres prĂ©sidentielles. CrĂ©ditĂ© de 13% Ă  15% vendredi, il espĂšre mettre fin au "faux duel" entre Emmanuel Macron et l'extrĂȘme droite.

La gauche nourrit aussi un espoir venu des Pays-Bas, un sondage de sortie des urnes donnant vendredi le centre-gauche lĂ©gĂšrement en tĂȘte devant le parti populiste, toutefois en forte hausse.

Le croisement des courbes avec les macronistes n'aura jamais eu lieu dans les sondages, mais certains socialistes veulent croire à une deuxiÚme place, qui leur donnerait plus de poids dans un bras de fer à couteaux tirés avec La France insoumise, pour incarner un barycentre à gauche.

CÎté LFI, l'optimisme et de mise avec une dynamique favorable dans les sondages dans une fin de campagne consacrée à la mobilisation dans les quartiers populaires, et marquée par des coups d'éclat à l'Assemblée sur le soutien à Gaza.

Des derniĂšres enquĂȘtes plaçaient vendredi la liste de Manon Aubry entre 7 et 9,5%, mais le leader insoumis Jean-Luc MĂ©lenchon promet une "nuit noire" aux sondeurs. "On a une chance raisonnable de passer devant" RaphaĂ«l Glucksmann, a-t-il lancĂ©.

- 38 listes -

Les Républicains se retrouvent eux sur un fil dangereux. Crédités vendredi de 6 à 8%, François-Xavier Bellamy et ses colistiers peuvent se rapprocher de LFI comme du plancher fatidique des 5%, en dessous duquel aucun eurodéputé n'ira au Parlement.

M. Bellamy a publiĂ© une "lettre aux Français" vendredi, appelant les Ă©lecteurs Ă  la mobilisation dans cette "Ă©preuve de vĂ©ritĂ©", alors que la droite veut Ă©viter les dĂ©fections vers Edouard Philippe ou l'extrĂȘme droite.

Le risque est également "bien présent" dans l'esprit de Marie Toussaint. Donnée autour de 5%-6% vendredi, elle espÚre que les sondages auront sous-estimé les écologistes comme en 2019. Sans "un groupe écolo fort au Parlement européen, la transition écologique est condamnée", alerte-t-elle dans Libération.

La peur du vide peut aussi exister chez ReconquĂȘte, parti d'Eric Zemmour, alors que la tĂȘte de liste Marion MarĂ©chal est donnĂ©e au mĂȘme Ă©tiage.

Au total, les Ă©lecteurs devront dĂ©partager 38 listes candidates, avec une interrogation sur la participation. Certains sondages la voient en baisse, mais une enquĂȘte Ifop-Fiducial l'envisageait vendredi Ă  52,5%, contre 50,12% en 2019.

 AFP

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