Actualités du monde

Hollande en chef des armées à bord du Charles de Gaulle

  • Publié le 9 décembre 2016 à 13:11

François Hollande est attendu vendredi à bord du porte-avions Charles de Gaulle engagé en Méditerranée dans les combats contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, l'occasion d'appeler à poursuivre la lutte avec "détermination" mais aussi de plaider une nouvelle fois en faveur d'une trêve à Alep.


Une semaine après avoir renoncé à briguer un second mandat, le chef de l'Etat, désormais replié sur ses fonctions régaliennes, endossera son costume de chef de guerre et des armées pour cette visite de deux heures sur le navire amiral de la flotte française.
A cinq mois de l'issue de son mandat, François Hollande s'est donné pour mission première la "protection" des "plus fragiles" et notamment des "populations civiles menacées par les guerres ou le terrorisme".
Il s'agira en l?occurrence d'appeler à poursuivre avec "constance et détermination" la lutte contre l'EI en Syrie et en Irak jusqu?à son "éradication", explique-t-on à l'Elysée.
Syrte, fief du groupe Etat islamique en Libye, a été "totalement libérée" alors que la bataille de Mossoul, deuxième ville d'Irak, "se poursuit dans des conditions difficiles", tout comme l'encerclement de Raqa en Syrie, observe-t-on à Paris.
Mais ce bref passage à bord du Charles de Gaulle doit être aussi l'occasion de lancer un nouvel appel à la "mobilisation" en faveur d'un cessez-le-feu à Alep, l'ancienne capitale économique de la Syrie pilonnée sans relâche par les forces du régime syrien soutenues par Moscou.
Au côté de cinq autres dirigeants occidentaux, parmi lesquels Barack Obama, le président français a encore appelé jeudi à un "cessez-le-feu immédiat" face à la "catastrophe humanitaire" qui frappe la ville, exhortant la Russie et l'Iran à "user de leur influence" sur le régime syrien.
Mais forte de son droit de veto, la Russie s'oppose depuis le déclenchement des hostilités en 2011 à toute condamnation du régime de Bachar al-Assad par l'ONU, Hollande dénonçant une "obstruction systématique".
Surprise toutefois, Moscou a annoncé jeudi soir un arrêt des raids aériens et des tirs d'artillerie de l'armée syrienne sur les quartiers rebelles d'Alep, une mesure censée assurer l'évacuation de milliers de civils pris au piège des violences.
- 1.600 objectifs 'neutralisés' -
Engagées depuis le 19 septembre 2014 sur le théâtre irakien, les forces françaises ont étendu un an plus tard leurs opérations à la Syrie.
Cette opération, baptisée Chammal, mobilise quelque 4.000 militaires français, le Charles de Gaulle constituant l'une des pièces maîtresse du dispositif.
Depuis le début de l'opération, 12 chasseurs de l'armée de l'air française opérant depuis les bases de la région et 24 Rafale embarqués sur le porte-avions ont effectué plus de 5.000 sorties et "neutralisé" près de 1.600 objectifs en Irak et en Syrie.
Déployée à la mi-octobre, une batterie d'artillerie dotée de puissants canons Caesar prête également main forte aux forces irakiennes engagées dans la reprise de Mossoul.
Pour Hollande, il s'agira de la troisième visite sur le porte-avions en opération, la dernière en date remontant à décembre 2015.
Après une allocution devant l'équipage et la visite du Central Opération, le coeur battant du navire, le chef de l'Etat participera à un briefing sur l'opération Chammal puis s'entretiendra à huis clos avec le pilotes avant d'assister à des catapultage et des appontages de nuit.
Ce sera vraisemblablement la dernière visite de son mandat à bord de ce bâtiment, dont il avait prolongé la mission d'un mois, jusqu'à la mi-décembre, et qui doit ensuite retrouver son port d'attache de Toulon pour 18 mois d'entretien.
Avant de regagner Paris vendredi soir, le chef de l'Etat français fera escale à Chypre pour une brève visite de travail auprès de son homologue chypriote Nicos Anastasiadès.
Elle sera l'occasion, selon Paris, d'évoquer les questions européennes et bilatérales mais aussi "l?état des négociations sur la réunification de l?île", toujours dans l'impasse.
Chypre est divisée en deux depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île, en réaction à un coup d?État visant à rattacher le pays à la Grèce.

- © 2016 AFP
guest
0 Commentaires