Santé

Humex, Actifed, Dolirhume... l'Agence du médicament alerte sur leur dangerosité

  • Publié le 23 octobre 2023 à 14:53

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lance une alerte à propos des comprimés contre le rhume, révèle Le Parisien, sans décision d'interdiction pour autant à ce stade. L'ANSM déconseille aux Français d'utiliser certains médicaments vasoconstricteurs, dont le but est donc de déboucher le nez, car ils sont susceptibles de causer des accidents cardiaques et vasculaires cérébraux (Photo : www.imazpress.com/redac@ipreunion.com)

Ce sont les comprimés contre le rhume à base de pseudoéphédrine qui sont mis en cause, note Le Parisien. Il s'agit par exemple des médicaments Actifed, Dolirhume, Nurofen, Humex ou encore Rhinadvil.

En cause, des effets indésirables rares, liés à une trop faible dilatation des vaisseaux sanguins, mais suffisamment récurrents pour mériter une alerte: "Des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent survenir après leur utilisation. (...) Ces événements très graves peuvent se produire quelles que soit la dose et la durée du traitement", détaille la présidente de l'ANSM.

L'agence avait déjà mis en garde les usagers de ces médicaments, souvent accessibles sans ordonnance, en 2021, expliquant qu'il était nécessaire d'informer son pharmacien de ses antécédents médicaux et éventuelles contre-indications. Elle précisait également que ces produits ne devaient pas être utilisés par les enfants de moins de 15 ans et par les femmes enceintes ou qui allaitent.

À l'avenir, "on ne va pas prioriser ce médicament-là, c'est ce que l'ANSM nous demande: de faire attention et de ne pas trop mettre en avant cette molécule-là", détaille Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine, sur BFMTV.

- Avis de l'Union européenne d'ici fin 2023 -

L'Union européenne a décidé début 2023 de réévaluer le statut de ces médicaments et devrait délivrer un avis avant la fin de l'année.

Une enquête est en cours au niveau européen. Chaque année, quelques patients sont en effet victimes d'accidents vasculaires cérébraux et d'accidents cardiaques après avoir avalé ces comprimés contre le rhume. Le lien de cause à effet n'est toutefois pas totalement établi.

En attendant les résultats européens, la France ne peut pas les interdire, mais les pharmaciens sont invités, par précaution, à ne plus les vendre et à les déconseiller à leurs clients. En tout, trois millions de boîtes ont été vendues l'an dernier.

Ce type de médicament, en vente libre, sans ordonnance, va aussi devenir moins visible.  C'est ce qu'explique à franceinfo Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France : "Quelqu'un qui va venir nous voir pour un rhume n'aura pas de conseils pharmaceutiques sur cette molécule. En revanche, quelqu'un qui va  demander spécifiquement cette molécule aura un avis disant quelle est l'efficacité - ça débouche le nez - et qu'il y a une enquête en cours pour juger effectivement de formes graves potentielles".

www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com

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