La Commission européenne va "étudier" les modalités de l’accord franco-britannique sur les échanges de migrants

  • Publié le 11 juillet 2025 à 17:20
  • Actualisé le 11 juillet 2025 à 17:26
Des migrants montent à bord d'un bateau de passeurs pour traverser la Manche, au large de la plage de Gravelines, le 16 juin 2025 dans le Nord

La Commission européenne a affirmé vendredi qu’elle "étudierait"c les modalités de l’accord noué entre la France et le Royaume-Uni sur un projet d’échange de migrants. Cet accord prévoit le renvoi en France d’un migrant arrivant au Royaume-Uni par petit bateau, en échange de quoi Londres s’engage à accepter un migrant se trouvant en France et exprimant sa volonté, via une plateforme en ligne, de s’installer au Royaume-Uni et justifiant de liens avec ce pays.

L’accord annoncé jeudi, qui doit encore être soumis à la Commission européenne avant d’être signé, repose sur le principe de "un pour un".

"Le nombre croissant de migrants qui traversent clandestinement la Manche est alarmant et nécessite une réponse robuste", a estimé Markus Lammert, porte-parole de l’exécutif européen.

Aucune précision chiffrée n'a été apportée sur cet accord, trouvé après d'intenses négociations lors d'un sommet bilatéral en conclusion d'une visite d'Etat de trois jours du président français, la première pour un chef d'Etat de l'UE depuis le Brexit en 2020.

Le chiffre évoqué dans la presse de 50 migrants par semaine échangés - jugé insuffisant par l'opposition conservatrice - n'a pas été confirmé.

"Cet accord est une humiliation", a fustigé Nigel Farage. "Nous avons agi comme un membre de l'Union européenne et nous sommes inclinés devant un président français arrogant", a-t-il écrit sur X.

L'ONG Médecins sans frontières a de son côté jugé que ce projet n'était "pas seulement absurde", mais "aussi extrêmement dangereux".

Pour sa part, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a salué un projet qui, "s'il est mis en œuvre de manière appropriée", pourrait "offrir un accès à la protection aux demandeurs d’asile et réfugiés des deux côtés de la Manche".

Reste que cinq pays de l'UE -Espagne, Grèce, Italie, Malte et Chypre- avaient exprimé en juin leur "préoccupation", craignant que la France ne renvoie ensuite les migrants vers le premier pays de l'UE dans lequel ils sont arrivés.

Plus de 21.000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un niveau record.

AFP

 

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