Basketball

La NBA maintient un match en Chine, malgré la crise hongkongaise

  • Publié le 10 octobre 2019 à 11:13
  • Actualisé le 10 octobre 2019 à 11:20

Les stars de la NBA joueront bien jeudi soir à Shanghai: malgré la crise avec la Chine, née d'un tweet polémique sur Hong Kong, la ligue nord-américaine de basket a confirmé la tenue d'un match d'exhibition dans la ville chinoise.

La superstar LeBron James devrait donc être sur le parquet avec son équipe des Los Angeles Lakers pour affronter les Brooklyn Nets lors de cette rencontre qui débutera à 19H30 locales (11H30 GMT).

Des franchises NBA se rendent en Chine chaque année avant le début de la saison afin de doper la popularité déjà énorme de la ligue nord-américaine dans le pays asiatique, où le basket est roi.

La crise a commencé vendredi après un tweet du directeur général de la franchise texane des Houston Rockets, Daryl Morey, qui exprimait un soutien aux manifestants hongkongais.

Hong Kong est une ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997 et désormais territoire autonome. Elle est secouée depuis juin par des manifestations de plus en plus violentes qui exigent davantage d'autonomie face à la mainmise jugée grandissante de Pékin.

Le gouvernement et de nombreux internautes chinois ont exprimé leur mécontentement après le tweet de M. Morey, perçu comme un défi à l'intégrité territoriale du pays.

Depuis, la télévision publique CCTV a annulé la diffusion du match de jeudi et celle d'une autre rencontre Lakers-Nets prévue samedi à Shenzhen (sud).  Des sponsors chinois ont également coupé leurs liens avec la NBA.

Mercredi, des employés de la salle Mercedes-Benz à Shanghai, où se disputera la rencontre, avaient été vus en train de retirer des affiches et des logos, laissant planer le doute sur la tenue de l'événement.

"Le match aura lieu", a cependant déclaré jeudi après-midi à l'AFP un représentant de la NBA, sans cependant confirmer la tenue de celui de samedi. Au début de la crise, la ligue avait indiqué dans un communiqué être "profondément déçue par les remarques inappropriées" du dirigeant des Rockets.

Mais l'institution, fustigée par des élus américains pour ces propos semblant donner raison à Pékin, a ensuite déclaré mardi, par la voix de son patron Adam Silver, qu'elle ne s'excuserait pas et continuerait à soutenir "la liberté d'expression".

- 'On ne peut pas vivre sans la NBA' -

Pour ajouter à la pression, un groupe de huit parlementaires américains a demandé mercredi à la NBA dans une lettre ouverte de suspendre toutes ses activités en Chine, jusqu'à ce que les diffuseurs et entreprises chinoises renoncent à leur boycott.

"Il n'est pas déraisonnable d'attendre des entreprises américaines qu'elles fassent passer nos droits démocratiques fondamentaux avant leurs bénéfices", souligne le texte -- signé par des démocrates et des républicains.

Si le doute plane sur les matches d'exhibition, une suspension potentielle de la diffusion de la saison de NBA en Chine n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour.

Une telle décision serait difficile à encaisser pour les fans chinois, la ligue nord-américaine de basket était probablement le championnat sportif le plus suivi dans le pays.

Preuve de l'engouement de certains supporteurs, plusieurs ont été vus tentant d'apercevoir LeBron James à Shanghai, d'après une vidéo publiée sur le réseau social Weibo et qui était jeudi l'une des plus visionnées du pays.

Les commentaires étaient en majorité négatifs. "Je ne comprends pas. Ils ne pouvaient pas s?abstenir de faire ça dans un moment pareil?", s'interrogeait un internaute. "Les Américains disent qu'on ne peut pas vivre sans la NBA. Il s'avère qu'ils ont raison... C'est vraiment la honte", déplorait un autre.

La mobilisation à Hong Kong donne lieu à des affrontements de plus en plus violents et récurrents entre forces de l'ordre et manifestants radicaux.

Mercredi, Apple s'est retrouvé dans le viseur du Quotidien du peuple, le principal organe du Parti communiste chinois (PCC), au sujet d'une application qui permettait aux manifestants hongkongais de localiser les policiers sur une carte.

Le géant américain a vite répondu aux critiques et a retiré jeudi l'application incriminée.

AFP

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